Mise en cause par Médiapart pour des propos jugés sexistes, homophobes et racistes, la député LREM Laetitia Avia, à l’origine du texte contre la haine en ligne, a annoncé qu’elle allait porter plainte en diffamation, parlant « d’accusations mensongères » et de « manipulation ».
Cette polémique intervient alors que l’Assemblée nationale à adopter ce mercredi la proposition de loi de la députée de Paris contre les contenus haineux sur internet grâce à une coalition LREM-Modem-UDI.
« Nous allons porter plainte contre le journaliste de Médiapart dans les prochains jours », a précisé à l’AFP son avocat Me Basile Ader.Avocate, Laetitia Avia s’est fait un nom à l’Assemblée en incarnant le combat contre les discriminations.
Mais les témoignages anonymisés de cinq de ses ex-assistants parlementaires recueillis par Médiapart viennent semer le trouble sur d’éventuelles contradictions entre le discours public de l’élue et ses pratiques au travail.
Dans l’article, la députée est accusée de propos sexistes, racistes ou homophobes comme lorsqu’elle écrit en 2018 après le vote d’un amendement LGBT: « on a voté l’amendement des PD », dans un échange copié par une capture d’écran reproduit par Médiapart.
Sont également évoqués des moqueries sur le physique, la tenue vestimentaire de militantes ou d’une élue ou des humiliations, harcèlements et abus de pouvoir sur ses collaborateurs.
Réagissant sur Twitter, la députée a dénoncé un « acharnement » qui, dit-elle, « conduit à publier des accusations mensongères et incohérentes à la veille du vote final de la #PPLCyberhaine. Ce n’est pas un hasard ».
« Je n’ai jamais été raciste ou homophobe. Au contraire, mon parcours politique n’a pour raison d’être que la lutte contre le racisme et toutes les discriminations », se défend-elle évoquant « des bouts de messages privés (…) tronqués, détournés et décontextualisés ».
« C’est de la manipulation honteuse, animée par un seul objectif: me nuire et porter atteinte à mon combat politique », dénonce également l’élue en se justifiant sur l’un des exemples évoqués par Médiapart.
« L’amendement des pd ? C’est l’expression qu’utilisait mon ex-collab, lui-même homosexuel, pour désigner cet amendement que j’ai soutenu. J’ai repris ses mots dans un message sans imaginer qu’il puisse être détourné. Ce détournement heurte, j’en suis consciente et désolée », dit-elle.
Quant à ses collaborateurs? « certains sont partis, aucun ne s’est jamais plaint de harcèlement. Presque tous m’ont sollicitée après leur départ, pour me demander des conseils, des recommandations, ou simplement me donner de leurs nouvelles – bien loin du tableau mensonger dépeint par l’article de Médiapart », dit-elle.
La présidence de l’Assemblée et celle du groupe LREM ont été avisées de l’affaire. La cellule anti-harcèlement lancée en février dernier a également été saisie ainsi que la déontologue.
Cette affaire dans l’affaire intervient alors que Mme Avia déposait à l’Assemblée une proposition de loi très controversée pouvant largement censurer la liberté d’expression dans le pays.
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