« Achevé comme un chien »… perpétuité requise contre les deux hommes ayant assassiné Rudy, 15 ans

Par Epoch Times avec AFP
10 décembre 2021 13:47 Mis à jour: 10 décembre 2021 18:41

Ce vendredi 10 décembre, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 22 ans a été requise aux Assises des Bouches-du-Rhône, contre les deux accusés de l’assassinat de Rudy, 15 ans, exécuté en novembre 2016 selon les méthodes sauvages du narcobanditisme marseillais.

C’était le 18 novembre 2016, un joggeur découvre sur un chemin du massif de l’Étoile à Marseille, le corps de Rudy sommairement incendié. L’adolescent a été exécuté selon les méthodes les plus sauvages du narcobanditisme : à genoux, les poignets liés, il a reçu deux tirs d’une arme de chasse, l’un dans le thorax, l’autre lui emportant une partie de la boîte crânienne.

Depuis près de deux années, Rudy avait décroché de ses études de carrosserie dans un lycée professionnel, recruté comme guetteur et « charbonneur » (revendeur de stupéfiants) au bâtiment C de la cité Jean Jaurès à Marseille.

« C’est un massacre »

« C’est un massacre », c’est « le premier dossier marseillais où on s’en prend directement de cette façon-là à un mineur », a insisté l’avocat général Christophe Raffin, rappelant que si d’autres adolescents ont été victimes du narcobanditisme à Marseille, c’était dans des fusillades.

Seule peut s’appliquer une « peine d’élimination sociale définitive », a requis l’avocat général, expliquant aux jurés de la cour d’Aix-en-Provence qu’ils avaient à juger « l’exécution d’un jeune de 15 ans, achevé comme un chien ! »

« Mort pour rien, la pire des morts »

Pour le magistrat, Rudy est « mort pour rien, la pire des morts », une rumeur lui ayant accroché dans le dos une « cible infondée ». Le petit ‘charbonneur’ du réseau de stupéfiants de la cité marseillaise de Jean-Jaurès avait été désigné par certains comme un donneur de ‘go’, celui qui aurait donné le signal du départ dans un règlement de comptes un mois plus tôt sur le parking d’un KFC marseillais. Mais la participation de l’adolescent à ce ‘réglo’ a été très clairement écartée par le directeur de l’enquête.

L’avocat général s’est appuyé sur le témoignage capital d’un copain de Rudy, Nourdine âgé de 17 ans à l’époque, avec lequel il avait charbonné toute la journée.

Faisant le choix de briser la loi du silence qui entoure habituellement les règlements de comptes, ce témoin a raconté qu’une fois leur paie versée à minuit, par « Raptor », le gérant de ce plan stups, il avait vu Rudy être emmené, tenu par l’épaule, par Khadim Thiam, alias « Jimmy », et Samir Zerouali, dont il ne connaissait que le surnom de « ZZ » et sa réputation d’être « un fou qui plante les gens ».

La défense des deux accusés s’apprête à plaider l’acquittement

Face aux jurés, il a maintenu que Jimmy avait désigné Rudy à ZZ par la formule : « C’est lui ».

En parlant, Nourdine s’est « lui aussi mis une cible dans le dos », a relevé l’avocat général, pour lequel « il est le seul qui a eu le courage de se comporter en héros, non simplement en homme ».

Son témoignage, a-t-il insisté, a été recoupé notamment par la déclaration de la compagne du patron évincé du réseau Jean-Jaurès, assassiné depuis, à laquelle ce dernier avait confié que les tueurs de Rudy étaient « les gens de l’équipe de Raptor », parmi lesquels les deux accusés.

La défense de Khadim Thiam et Samir Zerouali s’apprête à plaider l’acquittement des deux accusés, en raison d’une « absence totale de preuves matérielles ».

Le verdict est attendu dans la soirée.

 


Rejoignez Epoch Times sur Telegram
t.me/Epochtimesfrance

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.