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« Acte 3 » des « gilets jaunes » avec les Champs-Élysées pour épicentre

décembre 1, 2018 9:51, Last Updated: décembre 1, 2018 11:26
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Bien décidés à maintenir la pression sur le gouvernement, les « gilets jaunes » ont entamé leur troisième samedi de mobilisation tôt dans la matinée, notamment sur les Champs-Élysées où des incidents avaient éclaté il y a une semaine.

Vers 8H45, un premier incident a éclaté en haut de l’avenue des Champs-Élysées, les forces de l’ordre envoyant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté une journaliste de l’Agence France Presse (AFP). Des manifestants avaient tenté de forcer un point de contrôle sur le haut de l’avenue, a-t-on expliqué de source policière.

Paris Champs-Élysées. (Capture d’écran Twitter@Adammimi)

Peu avant 8H00, quelques centaines de personnes étaient déjà rassemblées au pied de l’arc de Triomphe, vêtues du gilet jaune symbolique de leur contestation. D’autres portaient déjà des masques pour se protéger des lacrymogènes, devant une imposante barrière de CRS verrouillant totalement l’avenue.

Fermée à la circulation, l’avenue, épicentre attendu de la mobilisation, était emplie de camions de CRS et l’accès des piétons était soumis à un quadrillage serré avec contrôles d’identité et fouilles des sacs. Deux personnes ont été interpellées pour port d’arme prohibé, selon une source policière.

Parmi les manifestants, Philippe, cuisinier dans un lycée de l’Essonne, manifeste pour la première fois. « Avec toute l’augmentation des taxes, il reste pas grand chose pour becqueter à la fin du mois », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d’État Laurent Nuñez se sont rendus sur les Champs-Élysées vers 8H30, pour « saluer » les forces de l’ordre.

Le dispositif policier pourrait mobiliser environ 5 000 hommes des forces mobiles dans la capitale, où sont par ailleurs prévus une manifestation de la CGT et un rassemblement contre la hausse des frais pour les étudiants étrangers.

« Notre responsabilité est de faire en sorte que tout se passe au mieux », a affirmé M. Castaner, une semaine après les débordements qui ont émaillé la précédente manifestation sur les Champs-Élysées. Par crainte d’incidents, des panneaux de bois ont été apposés sur certaines vitrines.

M. Castaner a également souhaité que la colère « se structure » et « s’organise ». « Dans une contestation à un moment il faut accepter le dialogue », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement peine à établir un lien avec ce mouvement protéiforme.

Vendredi, une réunion à Matignon avec le Premier ministre Édouard Philippe a tourné au fiasco : seuls deux « gilets jaunes » y ont participé et l’un d’eux a rapidement quitté les lieux faute d’avoir obtenu que la rencontre soit diffusée en direct.

Quinze jours après l’acte de naissance des « gilets jaunes », les autorités guettent avec attention l’ampleur de cette nouvelle mobilisation. La première journée nationale, le 17 novembre, avait réuni 282 000 personnes, et la deuxième 106 000, dont 8 000 à Paris.

Malgré l’annonce par le chef de l’État Emmanuel Macron de prochaines mesures pour répondre à la « colère légitime » des manifestants, le mouvement qui a essaimé hors de tout cadre syndical ou politique montre encore des signes de dynamisme.

La pétition lancée par une des figures des « gilets jaunes » « pour une baisse des prix du carburant » a dépassé le million de signataires et la mobilisation reste soutenue par une grande majorité de Français, selon les sondages.

Le 24 novembre, la manifestation parisienne avait pris une tournure violente, avec jets de pavé auxquels les forces de l’ordre avaient répliqué avec des gaz lacrymogène. 103 personnes avaient au total été interpellées.

Malgré ces tensions, le mouvement continue d’engranger des soutiens très divers.

Trois collectifs de banlieue appellent ainsi à se joindre samedi aux « gilets jaunes » à Paris pour défendre les « quartiers populaires ».

Un « rassemblement des artistes » est par ailleurs prévu devant la salle de l’Olympia à 14H00, à l’initiative de l’humoriste Gérald Dahan.

Ailleurs en France, les « gilets jaunes » invitent leurs soutiens à de nombreuses actions contre les institutions, en murant les centres des impôts ou en « aveuglant » les radars.

Des manifestations et blocages sont également prévus dans plusieurs villes comme à Bordeaux, Agen, Toulouse ou encore à Pau.

La colère, initialement tournée contre les prix du carburant avant de s’étendre au pouvoir d’achat, reste particulièrement vive à la Réunion où la ministre des Outre-mer Annick Girardin a dû être exfiltrée par son service d’ordre vendredi.

D. S avec AFP

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