Adidas retire Bella Hadid d’une pub décriée en plein conflit israélo-palestinien

Par afp
19 juillet 2024 16:22 Mis à jour: 20 juillet 2024 11:09

L’équipementier Adidas a retiré vendredi le mannequin Bella Hadid, dont le père est palestinien, d’une campagne controversée pour la réédition de baskets emblématiques des Jeux olympiques de Munich de 1972, ensanglantés par un attentat anti-israélien.

L’équipementier allemand, qui surfe sur la culture sneaker, relance cet été cette chaussure au look rétro baptisée SL72, réplique d’un modèle porté par les athlètes notamment lors des Jeux de Munich. Cette compétition avait été marquée par l’attaque suivie d’une prise d’otages, menée contre la délégation israélienne par un commando palestinien, au cours de laquelle onze athlètes israéliens et un policier allemand avaient été tués.

Le mannequin américain Bella Hadid, âgée de 27 ans, figure parmi les visages choisis par Adidas pour incarner la campagne de promotion, lancée mi-juillet, des baskets rééditées.

Fille d’un ancien réfugié palestinien, né à Nazareth et devenu magnat de l’immobilier aux États-Unis, Bella Hadid, dont la mère est d’origine néerlandaise, a régulièrement exprimé son soutien aux Palestiniens depuis qu’Israël bombarde la bande de Gaza en représailles à l’attaque sanglante commise le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas.

« Nous sommes conscients que des liens ont été établis avec des événements historiques tragiques – même si ceux-ci sont totalement involontaires – et nous nous excusons pour l’irritation ou la douleur » que cela a pu causer, écrit la marque aux trois bandes dans un communiqué transmis à l’AFP. Le mannequin Bella Hadid est retiré de la campagne avec « effet immédiat », a précisé une porte-parole d’Adidas.

Vague d’émoi et de critiques

L’émoi a notamment été marqué chez les responsables israéliens. « Devinez qui est le visage de la campagne ? Bella Hadid, un mannequin d’origine palestinienne qui a l’habitude de propager l’antisémitisme et d’appeler à la violence contre les Israéliens et les juifs », avait vivement réagi jeudi l’ambassade d’Israël à Berlin sur le réseau X.

« Comment Adidas peut-elle maintenant prétendre que le souvenir de cet événement était ‘totalement involontaire’ ? L’attentat de 1972 est gravé dans la mémoire commune des Allemands et des Israéliens », a déclaré vendredi à a chaîne Welt TV l’ambassadeur israélien en Allemagne Ron Prosor, après les excuses d’Adidas.

La campagne a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux : « Adidas est mort pour moi… Je n’achèterai rien d’entreprises qui ont des points communs avec les antisémites… », écrit un utilisateur sur X.

D’autres internautes ont au contraire dénoncé sur X la décision d’Adidas de mettre fin à la collaboration avec le mannequin « parce qu’ils ont choisi de croire aux mensonges audacieux qu’Israël dit à son sujet », écrit l’un d’entre eux. Un autre a appelé à « boycotter » Adidas.

Une nouvelle déconvenue pour Adidas

La marque va continuer de promouvoir son modèle vintage avec d’autres visages : Jules Koundé, footballeur français, A$AP Nast, rappeur et auteur-compositeur américain, Melissa Bon, musicienne helvético-éthiopienne, et Sabrina Lan, mannequin et influenceuse chinoise qui vit à Berlin.

Adidas a déjà été contraint de rompre brutalement en octobre 2022 sa collaboration lucrative avec le rappeur américain controversé Kanye West, désormais connu sous le nom de Ye, qui avait fait des remarques à caractère antisémite. Un divorce qui a coûté cher en termes de manque à gagner, au point de faire basculer les comptes de l’année 2023 dans le rouge.

Le groupe allemand doit encaisser cette nouvelle déconvenue liée à Bella Hadid au moment où il s’extrait du marasme de l’an dernier avec des performances en nette amélioration. Il a publié mardi un communiqué faisant état de résultats meilleurs que prévus au deuxième trimestre, justement tirés par sa collection de sneakers basses colorées avec en particulier les modèles Samba et Gazelle, quand son rival américain Nike est lui en panne de croissance.

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