La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a réclamé mercredi « la lumière » sur le décès d’un adolescent de 15 ans, retrouvé mort mardi dans son lycée privé de Reims (Marne) dans des circonstances encore floues.
Ce jeune garçon est « mort dans les toilettes de l’internat » du lycée Saint-Jean Baptiste de La Salle, a indiqué dans un communiqué le procureur de Reims, François Schneider, précisant qu’« aucune trace suspecte » n’avait été retrouvée sur son corps.
« La cause de la mort est inconnue », a-t-il souligné, insistant sur le fait que le contexte du décès n’était « absolument pas clairement défini ». Il doit tenir une conférence de presse jeudi à 17h00.
« La lumière doit être faite sur cette tragédie : c’est ce que j’ai demandé au réseau dont fait partie cet établissement », la fondation de La Salle, a réagi sur X (ex-Twitter) la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.
Jointe par l’AFP, la direction de la fondation de La Salle, qui gère des établissements catholiques dans toute la France, s’est dite « atterrée » par ce décès, et a refusé de se prononcer sur un éventuel harcèlement, évoqué par trois élèves du lycée auprès de journalistes de l’AFP.
« Discriminé sur son orientation sexuelle »
Selon l’un d’eux, une élève de terminale de 18 ans qui n’a pas souhaité donner son nom, le jeune garçon a été « discriminé sur son orientation sexuelle », ce dont il se serait plaint auprès de surveillants à plusieurs reprises, ainsi qu’à la vie scolaire. C’était « un jeune qui était en recherche » sur lui-même, « qui se questionnait, comme beaucoup de jeunes de son âge », a expliqué à l’AFP le directeur du groupement scolaire dont fait partie le lycée, Didier Tilly.
L’élève, qui manquait à l’appel au moment du repas, a fait un « malaise dans les toilettes », a-t-il affirmé, ajoutant qu’aucun cachet n’avait été retrouvé dans sa chambre. Retrouvé dans le coma, il est décédé à 20h15, selon une source policière.
Une enquête en recherche des causes de la mort a été confiée à la police de Reims, a précisé le procureur. Une autopsie est prévue jeudi.
« Il était dans un cocon ici »
Bénévole depuis la rentrée de septembre au sein de Radio Jeunes Reims, une radio associative basée dans le lycée mais indépendante de l’établissement, il « venait chez nous prendre un peu de liberté », selon James Jouffroy, responsable de la station. « Il était dans un cocon ici. »
« Passionné d’audiovisuel », il trouvait à la radio « un moyen de se libérer de sa timidité, de sa réserve », ajoute le responsable associatif, qui le voyait toujours souriant dans les couloirs du lycée, « toujours avec des amis, aussi bien des garçons que des filles ».
Un bouquet de roses blanches a été déposé devant l’entrée de l’établissement, ouvert mercredi, ont constaté des journalistes de l’AFP. Une cellule psychologique a été mise en place en accord avec le diocèse.
Franck Leroy, président de la région Grand Est, a fait part sur X de son « émotion » devant un « drame bouleversant ».
Le directeur de cabinet du recteur de l’académie de Reims « s’est rendu dans l’établissement afin d’apporter son soutien », indique le rectorat dans un communiqué, sans étayer les soupçons de harcèlement concernant cet élève.
Le harcèlement scolaire a été au coeur de l’actualité en 2023, après une série de cas dramatiques, dont le suicide de Lindsay, 13 ans, en mai dans le Pas-de-Calais, et celui de Nicolas, 15 ans, en septembre dans les Yvelines.
Le gouvernement a réagi fin septembre 2023 en annonçant l’instauration de « cours d’empathie » à partir de septembre, la confiscation des téléphones des auteurs de cyberharcèlement grave, et la saisine « systématique » du procureur en cas de signalement.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.