Marlène Schiappa a qualifié mardi de « criminelles » les déclarations du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, contre la jeune Mila, une lycéenne de 16 ans qui avait tenu des propos hostiles à l’islam dans une vidéo.
Le responsable de l’institution représentative des mosquées, tout en se disant « contre » le fait que cette adolescente de l’Isère ait été menacée de mort sur les réseaux sociaux, avait estimé vendredi: « Qui sème le vent récolte la tempête ».
« Elle l’a cherché, elle assume. Les propos qu’elle a tenus, les insultes qu’elle a tenues, je ne peux pas les accepter », avait-il dit sur Sud Radio.
[#LesVraiesVoix] Affaire #Mila ?
– « Elle assume les conséquences de ce qu’elle a dit »
– « Jusqu’à être égorgé ? »Guylain Chevrier enseignant et vice-président du @comitelaicite répond à Abdallah Zekri délégué général du @CfcmOfficiel
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— Sud Radio (@SudRadio) January 23, 2020
« Je trouve que ce sont des propos criminels, ce sont des propos coupables, et je me bats contre cette idée selon laquelle une femme, une jeune fille en l’occurrence mais qui que ce soit qui serait victime de violence, de cyberharcèlement, ce serait parce que cette personne l’aurait cherché », a réagi Marlène Schiappa mardi sur France Inter.
Ces mots sont « indignes d’un responsable, qui est un leader d’opinion et qui a une parole dans le débat public », a-t-elle poursuivi, rappelant que « s’adonner à du cyberharcèlement en meute » constitue « un délit ».
« Je trouve que ce sont des propos criminels. ce sont des propos coupables ».
Mots justes de Marlène Schiappa après les commentaires du délégué général du Conseil Français du Culte Musulman sur l’affaire Mila. pic.twitter.com/d0swDmfyAf— Jean Louis (@JL7508) January 28, 2020
Dans un message diffusé sur Twitter après les propos d’Abdallah Zekri, le nouveau président du CFCM, Mohammed Moussaoui, avait pour sa part souligné que « rien ne saurait justifier les menaces de mort à l’égard d’une personne ».
« C’est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s’il y a provocation et incitation à la haine », avait-il ajouté.
Mardi M. Moussaoui a publié un communiqué en forme de « mise au point » sur « la polémique soulevée par le propos » de M. Zekri.
« L’expression ‘elle l’a cherché’, utilisée par M. Zekri, et sortie de son contexte, pour pointer la responsabilité de la jeune fille face aux propos qu’elle a tenus, n’était pas appropriée », écrit le président du CFCM.
« Depuis, M. Zekri s’est expliqué sur cette expression et a réaffirmé (…) (qu’) en aucun cas, il n’avait cautionné les menaces ou insultes » qui la visent, a-t-il poursuivi.
Il a aussi pris sa défense :« accuser cet homme, lui-même régulièrement objet de menaces de mort et d’insultes, de verser dans l’extrémisme, est injuste et inacceptable ».
Le parquet de Vienne (Isère) a ouvert deux enquêtes dans l’affaire de la jeune Mila, qui a dû être déscolarisée après un déferlement de menaces de mort. L’une vise les menaces de mort, l’autre a pour objet de déterminer si les propos de l’adolescente relèvent de la « provocation à la haine raciale ».
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