Une jeune américaine de 17 ans est le visage derrière la dernière dénonciation du traitement réservé par le régime chinois à la minorité ouïghoure, après qu’un « faux tutoriel de maquillage » est devenu viral. Elle l’a publié sur le réseau social chinois TikTok. Dans sa vidéo, il semblait qu’elle allait recourber ses cils, mais elle condamnait en fait Pékin.
La jeune femme du New Jersey, qui s’appelle Feroza Aziz, a déclaré que l’application populaire chinoise avait suspendu son compte pour avoir dénoncé les camps de détention dans la province du Xinjiang, d’où sont originaires les Ouïghours. Elle a transféré ses vidéos sur Twitter, où elle se définit comme « une musulmane qui tente de sensibiliser l’opinion », atteignant ainsi des millions de personnes.
Détourner #tiktok pour dénoncer les conditions d’enfermement des #Ouighours dans les camps chinois.
C’est le coup de génie de #FerozaAziz dont le compte vient d’être suspendu par la plateforme chinoise. https://t.co/QVP4YHbsmW https://t.co/qIBifHiGiu— François Saltiel (@fsaltiel) November 28, 2019
« La première chose à faire est de recourber vos cils et d’utiliser votre portable pour savoir ce qui se passe en Chine, comment ils jettent les musulmans dans les camps de concentration, comment ils séparent les familles, enlèvent, violent, tuent ; les forcent à manger du porc, à boire, à se convertir […], ceci est un autre holocauste », dit Feroza sans élever la voix.
TikTok a déclaré aux médias que le compte de la jeune femme avait été suspendu le lendemain parce qu’elle avait déjà publié une vidéo sur le cerveau des attaques du 11 septembre, Oussama Ben Laden. Ce mercredi, après la propagation de la controverse, la jeune femme a annoncé que l’accès à son compte lui avait été rendu mais que l’affaire était « très suspecte ».
Ouighours: Selon un rapport, les géants chinois de la technologie,dont ByteDance, la société mère de TikTok, et Huawei Technologies, collaborent étroitement avec le Parti communiste pour censurer et surveiller les musulmans ouïghours dans la région de Xinjiang, à l’ouest de la ?? pic.twitter.com/jUkmE2k4sy
— Hannibal Carthage (@bassemvaudais3) November 29, 2019
Quelques heures plus tôt, elle avait tweeté que la suspension de son compte « prouve que le régime communiste chinois utilise TikTok pour empêcher la vérité d’être libre », mentionnant le président Donald Trump en lui demandant de « parler » de la question.
Les allégations de l’adolescente font suite à la publication d’une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur la façon dont Pékin gère les camps de détention du Xinjiang, où résident des minorités musulmanes, et sur la surveillance de la population.
Le Consortium déclare que son travail fournit des détails sur « l’internement massif le plus important d’une minorité ethnique religieuse » depuis la Seconde Guerre mondiale ; selon les associations de défense des droits humains, le nombre de personnes détenues dans ces camps pourrait dépasser un million.
Au-delà des dénonciations, la censure possible du compte sur TikTok a également relancé le débat sur la manière dont ce réseau social populaire de la génération Z, qui compte quelque 500 millions d’utilisateurs, gère les contenus et partage les données avec les autorités chinoises.
Les législateurs américains se sont inquiétés de l’influence de TikTok dans le pays ces derniers mois. Début novembre, le gouvernement a ouvert une « enquête de sécurité nationale » sur le propriétaire chinois de TikTok, ByteDance, et son achat de Musical-ly, qui a finalement fusionné avec cette application.
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