Affaire Benalla : un ami de l’ancien chargé de mission dans le collimateur de la cellule anti-blanchiment de Bercy

8 janvier 2019 16:31 Mis à jour: 8 janvier 2019 16:34

D’après Libération, Alexandre Benalla aurait assisté à plusieurs rendez-vous de Mohamad Izzat Khatab, homme d’affaires syrien dont les activités intéressent les autorités.

La rédaction du journal Libération s’est penchée sur les liens existants entre l’ancien chargé de mission de l’Élysée et Mohamad Izzat Khatab – homme d’affaires originaire de Syrie qui réside à Paris depuis le début des années 2000.

Selon le quotidien, qui estime que l’origine de sa fortune « est aussi trouble que ses activités », il se serait enrichi dans l’industrie du phosphate et du pétrole.

En 2009, il crée un mouvement politique intitulé « La Syrie pour tous » et propose un plan de sortie de la crise syrienne baptisé « Le plan Khatab ». Un document qualifié de « fantoche par plusieurs universitaires auxquels Libération a soumis les principales préconisations ».

L’ami des puissants

Proche de Julien Dray et de l’imam de Drancy, Izzat Khatab se fait régulièrement photographier en compagnie de personnalités influentes comme Emmanuel Macron, Édouard Philippe, François Hollande, Bernard Cazeneuve, Arnold Schwarzenegger, Angela Merkel ou le roi du Maroc.

Le magnat, qui se dit être un intime de François Hollande, assurerait même avoir remis 2 millions d’euros en espèces à l’ancien président de la République. Une affirmation qualifiée d’« absurde » par le principal intéressé.

Libération affirme que la page Instagram de l’homme d’affaires comprenait également une photo de lui avec Alexandre Benalla.

Si la plupart des photos prises en compagnie des personnalités évoquées ont été supprimées depuis la parution de l’article, cela n’a pas empêché le journal de conserver celle où figure l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron et de s’en servir pour illustrer son papier.

Un personnage sulfureux

Pour les journalistes de Libération ayant enquêté sur cet homme d’affaires sulfureux, Izzat Khatab serait impliqué dans plusieurs escroqueries « dont certaines posent la question du rôle joué par Alexandre Benalla ».

« C’est vrai qu’Izzat s’est servi de lui », confie un proche de l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron avant d’assurer qu’il n’a jamais rien touché et qu’il a rapidement pris ses distances avec l’homme d’affaires syrien dont les activités intéressent aujourd’hui les autorités.

Depuis 2018, Mohamad Izzat Khatab serait en effet dans le viseur de Tracfin : la cellule anti-blanchiment de Bercy.

Les transactions réalisées par Izzat Khatab se dérouleraient généralement dans de prestigieux hôtels parisiens où il proposerait à ses clients peu scrupuleux de blanchir leur argent « à un taux attractif et de façon parfaitement sécurisée ».

Mais l’homme d’affaires aurait mis au point une technique efficace pour délester ses proies de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

« Il fournit différents RIB attestant que les sommes ont bien été transférées sur des comptes bancaires à l’étranger, notamment via une société belge spécialisée dans le commerce de voitures de luxe. Une opération de ‘décaisse’ classique. Sauf que dès que l’acompte a été versé en cash à Izzat Khatab, le virement est aussitôt annulé », explique le quotidien qui affirme que plusieurs ‘victimes’ auraient accepté de le rencontrer à cause de sa proximité avec Alexandre Benalla.

D’après les informations relayées par Libération, M. Khatab aurait d’ailleurs mis à disposition de l’ancien chargé de mission un de ses appartements avenue Montaigne, dans le 8arrondissement de Paris, entre septembre et novembre 2018.

L’entourage de M. Benalla affirme toutefois qu’il n’y aurait passé qu’une seule nuit avec sa femme et son fils.

Joint par Libération, l’homme d’affaires syrien a refusé de répondre aux sollicitations du journal, expliquant qu’il « était en deuil suite au décès de sa mère ».

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