Alexandre Benalla et son épouse ont été placés mardi en garde à vue. L’ancien chargé de mission à l’Élysée est soupçonné d’avoir joué l’intermédiaire dans un contrat passé entre Vincent Crase et des oligarques russes visés par une enquête pour corruption.
L’ancien conseiller d’Emmanuel Macron est interrogé par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), dans le cadre d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF), ont indiqué deux sources proche du dossier le 14 décembre confirmant une information du Point et de TF1.
M. Benalla « est entendu à propos de suspicions de blanchiment de fraude fiscale aggravée, de faux et usage de faux, d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence et de corruption », a précisé une source judiciaire. Les gardes à vue peuvent durer 48 heures.
?? Contrats russes : Alexandre Benalla et son épouse ont été interpellés et placés en garde à vue ce matin dans les locaux de la PJ parisienne https://t.co/wBQ48Pqmta
— Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) December 14, 2021
Deux contrats dans le viseur des enquêteurs
Le premier est un contrat de sécurité signé en juin 2018 entre Vincent Crase, ancien gendarme et ex-acolyte d’Alexandre Benalla, et l’oligarque russe Iskander Makhmudov, via sa société Mars.
Iskander Makhmudov, milliardaire à la tête d’un empire industriel en Russie et par ailleurs détenteur de plusieurs propriétés en France, a fait l’objet d’une enquête en Espagne sur des soupçons d’appartenance à une puissante organisation criminelle. Mais le dossier a été envoyé en Russie en 2011 et a fait l’objet d’un classement sans suite, selon le parquet de Madrid.
Dès avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, avait écarté toute irrégularité, lors d’un entretien à Paris Normandie.
C’était « un contrat tout à fait clair, signé par avocats, et non un faux contrat comme j’ai pu le lire parfois », avait raconté l’ex-employé du parti présidentiel, La République En Marche (LREM), assurant n’avoir « jamais rencontré » l’oligarque russe.
Le contrat « prévoyait d’assurer la sécurité et l’accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l’accompagnement de M. Makhmudov lorsqu’il viendrait en France. Chose qu’il n’a jamais faite durant les trois mois de ce contrat », avait-il ajouté.
Mediapart avait révélé en décembre 2018 l’existence de ce contrat, sous-traité à une autre entreprise de sécurité, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015.
Selon le site, M. Makhmudov aurait payé 294.000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié – 172.200 euros – a été reversé sur des comptes de Velours.
Devant la commission d’enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, Alexandre Benalla avait assuré n’avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.
Contrat avec un autre oligarque russe
Le Parquet national financier et la BRDE s’intéressent également à un contrat signé avec un autre oligarque russe, Farkhad Akhmedov.
Lors de son procès pour les violences du 1er mai, M. Benalla avait déclaré s’être installé au Maroc après son limogeage de l’Élysée et avoir fondé une structure de conseil, parlant d’un contrat avec cet homme d’affaires et ancien sénateur pour un montant de 353.000 euros, « déclarés au fisc », avait-il insisté.
Farkhad Akhmedov a fait fortune notamment dans le secteur énergétique. Il était classé en 2020 68e fortune de Russie par le magazine Forbes avec un patrimoine estimé à 1,4 milliard de dollars.
Alexandre Benalla reste visé par deux autres enquêtes sur la disparition de ses coffre-forts et pour des soupçons de faux témoignages devant le Sénat.
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