Près de 10 mois après le décès d’Élisa Pilarski, et alors que les résultats des prélèvements génétiques effectués sur 67 chiens sont toujours attendus, un expert canin considère que Curtis pourrait être à l’origine du décès de sa maîtresse.
Le 16 novembre 2019, Élisa Pilarski, une jeune femme de 29 ans enceinte de six mois, était retrouvée morte sur un chemin forestier de Saint-Pierre-Aigle (Aisne). Le jour du drame, la jeune femme était sortie promener Curtis, l’un des cinq chiens qu’elle possédait avec son compagnon Christophe Ellul, tandis qu’une chasse à courre était prévue dans les environs.
L’autopsie pratiquée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin (Aisne) a conclu que la victime avait succombé à une hémorragie « consécutive à plusieurs morsures de chien(s) aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête ».
Si des prélèvements ADN ont été effectués sur 67 chiens – les 5 chiens d’Élisa Pilarski et de son conjoint, ainsi que les 62 chiens de l’équipage de vènerie Le Rallye La Passion, présent en forêt de Retz le jour des faits – afin d’identifier le ou les chiens mordeurs, les résultats ne sont toujours pas connus.
Le dimanche 5 septembre 2020, le Journal du dimanche (JDD) a dévoilé les conclusions d’une expertise menée par un comportementaliste sur Curtis deux jours après la mort d’Élisa Pilarski et qui a été versée au dossier judiciaire.
L’expert canin devait notamment déterminer si Curtis, acheté aux Pays-Bas et ayant été entraîné au mordant à l’étranger, pouvait s’avérer dangereux. L’expertise en question a eu lieu en fin d’après-midi le 18 novembre 2019, dans la cour de la gendarmerie de Soissons (Aisne), en présence de Christophe Ellul et de sa belle-sœur notamment.
Curtis « peut bien être à l’origine de l’accident » selon l’expert mandaté par la justice
Selon le rapport du comportementaliste mandaté par la justice, Curtis aurait notamment mordu son maître et lui aurait arraché son pantalon le jour de l’expertise. « Je voyais, malgré la nuit, ses cuisses », a souligné une enquêtrice citée par le JDD.
D’après l’expert, le canidé aurait également « déchiqueté une balle et sa laisse » avant d’attraper « la belle-sœur d’Ellul et une autre personne ». La belle-sœur du compagnon d’Élisa Pilarski aurait ensuite été contrainte d’enlever son manteau, Curtis ayant refermé sa mâchoire sur l’une de ses manches.
Et le comportementaliste de faire un rapprochement avec l’état dans lequel Élisa Pilarski a été retrouvée : le corps partiellement dénudé et son blouson gisant à quelques mètres d’elle.
D’après lui, Curtis pourrait ainsi « bien être à l’origine de l’accident et reste dangereux pour d’autres personnes ». En outre, il considère « assez inconcevable » que la victime ait appelé Christophe Ellul au secours peu avant son décès, « si ce n’était pas du chien de son compagnon qu’elle avait peur ».
« Une espèce de dossier instruit à charge »
Des conclusions que rejette toutefois vigoureusement Christophe Ellul. Ce dernier estime en effet que son chien aurait été « perturbé par ce qui est arrivé à Élisa », ce qui expliquerait selon lui son comportement en présence de l’expert canin le 18 novembre 2019.
Interrogé sur RMC ce lundi, Thierry Bedossa, vétérinaire comportementaliste canin et président de l’association « Agir pour la vie animale », a également remis en question les conclusions de l’expert mandaté pour examiner Curtis deux jours après le drame.
« L’expert ne se base sur aucun fait étayé. C’est une espèce de dossier instruit à charge, en tout cas dans la presse », a-t-il indiqué.
Une nouvelle analyse comportementale doit avoir lieu courant septembre 2020, alors que Curtis est toujours placé en fourrière depuis le décès de sa maîtresse.
« Quand on essaie d’évaluer la dangerosité potentielle d’un chien qui a mordu, on l’observe mais en tenant compte du contexte. Curtis est depuis 9 mois dans 5 mètres carrés sans sortir. Aucun de ses besoins n’est satisfait à part lui donner à manger ou à boire. Ce ne sont pas des conditions de détention qui permettent d’évaluer les traits de personnalité saillants d’un chien », souligne M. Bedossa.
« Il y a des intérêts politiques »
Si les résultats des prélèvements génétiques effectués sur les chiens du couple ainsi que sur ceux de l’équipage de vènerie Le Rallye La Passion devraient également être connus avant la fin du mois de septembre, le président de l’association « Agir pour la vie animale » pense qu’ils ne permettront toutefois pas d’identifier le ou les chiens responsables de la mort d’Élisa Pilarski.
« Il doit y avoir une confusion énorme pour qu’on n’ait pas les résultats 10 mois après. Il est selon moi impossible que cette femme se soit retrouvée avec autant de chiens autour d’elle, si la théorie de la chasse à courre tient, sans qu’ils n’y déposent tous des traces. […] Je crois que les analyses ADN ne permettront pas de départager », affirme Thierry Bedossa.
« Il y a des intérêts politiques. On a un American staff immatriculé aux Pays-Bas et présent en France sans qu’il y ait eu de déclaration préalable, ce qui est totalement illégal, face à une meute de chasse à courre, une vieille tradition en France – et il y en a évidemment aussi beaucoup à qui cela ne plaît pas […] Je pense que c’est illusoire de vouloir faire peser sur cet unique chien la responsabilité de la mort de cette jeune femme à partir de faits qui nous ont été communiqués. Il y avait plein de chiens autour de la dépouille de cette pauvre femme et je ne pense pas que les éléments en notre connaissance permettent de statuer, c’est pour cela que les analyses prennent autant de temps », conclut M. Bedossa.
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