Cécile Bourgeon, la mère de Fiona âgée de 5 ans dont le corps n’a jamais été retrouvé, retourne donc en prison.
Le verdict est tombé. À l’issue d’un nouveau procès en appel à Lyon qui pourrait ne pas être le dernier, la cour d’assises du Rhône a condamné mercredi 16 décembre Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona morte en 2013, à 20 ans de réclusion criminelle et son ex-compagnon Berkane Makhlouf à 18 ans pour des coups fatals portés à la fillette.
À l’énoncé du verdict, les deux condamnés n’ont pas eu de réaction visible. Les deux condamnés disposent d’un délai de 5 jours pour interjeter un nouveau pourvoi en cassation. L’avocat de Cécile Bourgeon a déjà annoncé qu’il allait en faire la demande. Cécile Bourgeon, qui comparaissait libre, avait été condamnée à 5 ans de prison en 2016 en première instance et Berkane Makhlouf à 20 ans de prison. Il est incarcéré depuis 2013.
Peine plus lourde pour Cécile Bourgeon
C’est la première fois, au cours de ce feuilleton judiciaire de sept ans – et quatre procès – que Cécile Bourgeon âgée de 33 ans, est condamnée à une peine plus sévère que son ancien compagnon âgé de 39 ans. Tous deux étaient accusés d’avoir porté des coups fatals à la fillette de cinq ans et d’avoir dissimulé son corps, jamais retrouvé.
Mardi, le ministère public avait requis 30 ans de réclusion criminelle contre l’ancien couple, estimant que Berkane Makhlouf avait frappé la fillette et que le procès avait mis au jour « toutes les preuves de la complicité de Cécile Bourgeon » et souligné sa personnalité trouble et son manque d’affect. La cour a également prononcé à l’encontre de la mère de Fiona le retrait total de l’autorité parentale pour ses trois autres enfants pendant dix ans.
Une victoire pour Fiona
Le père de Fiona Nicolas Chafoulais s’est pour sa part déclaré « satisfait qu’ils se retrouvent tous les deux à dormir en prison. Ne pas la savoir dehors, c’est une victoire ».
« C’est un grand contentement, le jugement c’est le relatif et la justice c’est l’absolu. C’est le cas aujourd’hui, c’est une victoire pour la justice, pour Fiona, pour les parties civiles », a réagi peu après le verdict Me Rodolphe Costantino, représentant l’association Enfance et partage, partie civile au procès. L’important « c’est que la responsabilité d’une mère, seul rempart contre les violences contre un enfant, a été reconnue ici ».
Le couple, tous deux toxicomanes à l’époque, avait signalé la disparition de Fiona le dimanche 12 mai 2013 au soir, faisant croire à un enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand. Quatre mois plus tard, la mère de Fiona avait fini par avouer que sa fille était décédée après un coup mortel porté selon elle par son ex-compagnon et qu’ils l’avaient enterrée dans une zone boisée.
Le corps n’a jamais été retrouvé. S’en suit un véritable feuilleton judiciaire à rebondissements, jusqu’à un arrêt de la Cour de cassation en février 2019 qui renvoie l’affaire en appel devant les Assises de Lyon.
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