Condamnée à 20 ans de réclusion criminelle en décembre 2020 pour avoir porté des coups fatals à sa fille Fiona en 2013 en Auvergne, Cécile Bourgeon demande à être remise en liberté dans l’attente de l’examen de son pourvoi en cassation.
« Elle est aujourd’hui en détention provisoire depuis 70 mois (cumulés, ndlr), pour des faits qui ont huit ans. Si vous me dites que c’est une durée ‘raisonnable’, comme l’exige le législateur, où fixerez-vous le curseur ? », a plaidé jeudi son avocat, Renaud Portejoie, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon.
Affaire Fiona: sa mère, Cécile Bourgeon, demande à sortir de prison https://t.co/YSnAhxXYMm pic.twitter.com/KZbEudMgIC
— Nice-Matin (@Nice_Matin) April 1, 2021
20 ans de réclusion
Âgée de 33 ans, Cécile Bourgeon s’est pourvue en cassation après le verdict de la cour d’assises d’appel du Rhône, qui a également condamné son ex-compagnon et co-accusé Berkane Makhlouf à 18 ans de réclusion.
Le couple, toxicomane à l’époque, avait signalé la disparition de Fiona le 12 mai 2013, faisant croire à un enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand. Après quatre mois d’enquête, ils avaient finalement avoué que la fillette était morte et enterrée près d’un lac. Le corps n’a jamais été retrouvé.
Depuis, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont rejeté la responsabilité du décès. Jugés en première instance en 2016, la première avait été acquittée des coups mortels et condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti, le second écopant de 20 ans de réclusion.
En appel, les deux accusés ont été condamnés à 20 ans en 2018. La Cour de cassation a annulé cet arrêt de la cour d’assises de Haute-Loire en 2019, renvoyant l’affaire devant celle du Rhône fin 2020.
Opposition du parquet général
Jeudi, le parquet général s’est opposé à une remise en liberté, arguant d’un risque de fuite de Cécile Bourgeon après sa nouvelle condamnation à 20 ans de réclusion, et du trouble à l’ordre public causé par cette affaire au « retentissement national durable ».
Pour Me Portejoie au contraire, « il n’y a rien à craindre » de sa cliente qui « a vécu libre pendant 22 mois » après la cassation de 2019, sans jamais se soustraire à ses obligations judiciaires.
« Sa détention ne doit pas être régie par l’opinion, par le qu’en dira-t-on médiatique », a ajouté l’avocat. « Quand elle est sortie de prison il y a deux ans, avez-vous le souvenir d’un trouble particulier ? », a-t-il demandé aux magistrats en suggérant une mesure de contrôle judiciaire ou d’assignation à résidence.
Présente à l’audience, l’intéressée n’a pas souhaité s’exprimer. Décision le 22 avril.
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