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Affaire Morgan Keane: la justice rend sa décision jeudi sur le sort du chasseur qui a tué le jeune homme en 2020

janvier 10, 2023 11:30, Last Updated: janvier 10, 2023 12:15
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La justice à Cahors se prononce jeudi sur le sort du chasseur qui a tué en 2020 Morgan Keane, un franco-britannique de 25 ans, après l’avoir pris pour un sanglier, un drame devenu emblématique des difficultés de cohabitation entre les chasseurs et d’autres ruraux.

La décision du tribunal correctionnel de Cahors dans le sud-ouest, qui concernera également le responsable de la battue, intervient alors que le gouvernement a annoncé le 9 janvier le renforcement de la formation à la chasse et un délit d’alcoolémie, mais pas de journée sans chasse, au grand dam de plusieurs associations.

Alors qu’il coupait du bois sur un terrain lui appartenant, Morgan Keane avait été atteint d’une balle tirée par un chasseur inexpérimenté âgé de 35 ans, le 2 décembre 2020.

Le 17 novembre dernier, à l’audience, le procureur avait requis deux ans de prison pour le tireur et 18 mois pour le directeur de battue, un chasseur expérimenté âgé de 51 ans, dont six mois ferme pour chacun, ainsi que l’interdiction de chasser à vie et de porter des armes pendant cinq ans dans les deux cas. Visiblement ému et se disant « désolé » de son geste, le tireur avait reconnu ne pas avoir « bien identifié la cible ».

Le tireur reconnaît ne pas avoir « bien identifié la cible »

Pour le directeur de la Fédération française des chasseurs, Nicolas Rivet, « il faut que la justice passe. Nous ne sommes pas au-dessus des lois. S’il y a des gens qui ont commis des fautes, ils doivent être sanctionnés à la hauteur des fautes qui ont été commises ».

« On attend des condamnations au moins à la hauteur de ce qu’avait requis le procureur », a déclaré de son côté Benoit Coussy, l’avocat du frère de la victime.

Et Audrey Tindilière, du collectif Un jour un chasseur, créé par des proches de Morgan Keane pour faire évoluer la législation sur la chasse, a souligné l’importance à ses yeux de l’interdiction définitive de chasser, regrettant que celle de porter des armes soit limitée à cinq ans.

« Quelqu’un qui a tué un humain à la chasse ne devrait plus avoir le droit, ni de chasser, ni de toucher une arme », a-t-elle affirmé. « Après, c’est clair que ces peines restent dérisoires, alors qu’un homme est mort ». Visiblement ému et se disant « désolé » de son geste, le tireur avait reconnu ne pas avoir« bien identifié la cible ».

90 accidents de chasse en 2021 et 2022

En France, le nombre d’accidents de chasse est en baisse depuis 20 ans, selon l’Office français de la biodiversité (OFB). Néanmoins, pour la saison 2021/22, l’OFB a recensé 90 accidents de chasse, contre 80 la saison précédente. Parmi eux, huit accidents mortels, dont deux concernant des victimes non-chasseurs.

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