Peu avant le concert que le comédien devait donner à Lille le mercredi 4 mars, un petit groupe de spectatrices se sont levées pour dénoncer de manière sonore le soutien de Lambert Wilson au cinéaste Roman Polanski.
Présent à l’auditorium du Nouveau Siècle dans le cadre d’un concert en hommage au compositeur allemand Kurt Weill organisé le mercredi 4 mars avec l’orchestre national de Lille, Lambert Wilson a été pris à partie par un petit groupe de spectatrices lui reprochant ses propos récents dans le cadre de l’affaire Polanski.
Le lundi 2 mars le comédien de 61 ans avait fustigé l’attitude de Florence Foresti et d’Adèle Haenel pendant la 45e Cérémonie des Césars qui a vu Roman Polanski recevoir le prix de la meilleure réalisation et celui de la meilleure adaptation pour le film J’accuse, tandis que Pascaline Chavanne, costumière du long-métrage consacré à l’affaire Dreyfus, obtenait le César des meilleurs costumes.
« Je suis très en colère, c’est n’importe quoi : si on estime qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le fait que Polanski ait des nominations, alors on ne vient pas », avait affirmé Lambert Wilson sur franceinfo.
« On ne part pas au milieu de la cérémonie parce que Polanski reçoit un prix ! Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est la règle du jeu », poursuivait le comédien.
Le sexagénaire avait également violemment critiqué le comportement de la maîtresse de cérémonie des Césars, Florence Foresti, dont il n’avait que peu goûté les plaisanteries à l’égard du cinéaste condamné pour abus sexuels sur mineure en 1977.
« Oser évoquer un metteur en scène en ces termes… Parler d’Atchoum, montrer une taille… Et en plus, qu’est-ce qu’on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l’énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules », déclarait avec aplomb Lambert Wilson.
« Cette espèce de politiquement correct, je trouve que c’est du terrorisme. En plus, c’est bête ! On se dit : ‘Mais où sommes–nous ? Qui sont ces gens ?’. Ça m’a choqué, j’ai trouvé qu’on était minables. Il y a cette espèce de tribunal, de lynchage public que je trouve absolument abominable », ajoutait le natif de Neuilly-sur-Seine.
Le mercredi 4 mars, un petit groupe de spectatrices présentes dans l’auditorium où le comédien devait donner son concert se sont insurgées contre ses déclarations. « Polanski viole, Wilson cautionne », ont-elles scandé à plusieurs reprises.
Certains spectateurs venus assister au concert de Lambert Wilson n’ont d’ailleurs pas hésité à les applaudir à l’issue de leur intervention, celle-ci n’ayant duré que quelques dizaines de secondes à en juger par une vidéo relayée par La Voix du Nord.
Condamné pour abus sexuels sur mineure en 1977, le cinéaste a été accusé par onze autres femmes ces dernières années
Condamné en 1977 par la justice américaine à une peine de prison de 90 jours pour abus sexuels sur Samantha Gailey – une mineure âgée de 13 ans au moment des faits – dans le cadre d’une procédure où il avait plaidé coupable, Roman Polanski avait été libéré au bout de 42 jours pour bonne conduite.
En apprenant que le juge alors en charge de l’affaire envisageait de le condamner à nouveau, le réalisateur avait fui en Europe au mois de janvier 1978 afin d’échapper à la justice.
Un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre et Roman Polanski est toujours considéré comme un fugitif par la justice américaine aujourd’hui.
Ces dernières années, le cinéaste a été accusé de viol et d’agression sexuelle par onze autres femmes, la plupart étaient mineures au moment des faits qu’elles reprochent à Roman Polanski d’avoir commis entre la fin des années 60 et les années 80.
Par la voix de son avocat, Roman Polanski a toujours affirmé que ces allégations étaient sans fondement.
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