Une mère, en fuite plus de 11 ans à l’étranger avec sa fille après avoir accusé le père de viol et d’agression sexuelle sur l’enfant, a été condamnée le 4 janvier en appel à deux ans et neuf mois de prison ferme pour « soustraction d’enfant ».
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a par contre relaxé Priscilla Majani des chefs de dénonciations calomnieuse et mensongère envers son ex-mari, mais a ordonné son maintien en détention, ainsi que sa privation de droits civiques, civils et de famille pendant trois ans.
Elle a également été condamnée à verser 30.000 euros à son ex-époux au titre du préjudice moral.
Âgée de 48 ans, Priscilla Majani avait été condamnée en septembre devant le tribunal correctionnel de Toulon dans le Var à cinq ans de prison, peine cumulant deux précédentes condamnations prononcées contre elle pour les différents chefs d’accusation en 2015 et 2016, alors qu’elle était en fuite.
Elle accuse le père de viol et d’agression sexuelle sur leur fille
Lors de son procès en appel en novembre à Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, l’avocat général avait requis cinq ans de prison dont quatre fermes pour les quatre chefs d’accusation. Il avait notamment souligné l’importance du « traumatisme de la fille » de l’ancien couple, résultat d’une « séparation particulièrement conflictuelle » notamment autour de la garde de l’enfant.
Priscilla Majani avait disparu avec sa fille de cinq ans en 2011, après avoir accusé le père de viol et d’agression sexuelle sur leur fille. Cette plainte avait été classée sans suite. Recherchée, elle avait finalement été extradée en août 2022 de Suisse, où elle s’était installée sous une fausse identité et où elle avait été arrêtée quelques mois plus tôt à l’issue d’un banal contrôle routier.
Le père avait de son côté affirmé lors de l’audience en appel que son ex-épouse avait « tout fait pour retirer l’enfant de la résidence alternée » qu’il avait obtenue.
L »aveuglement de la justice face aux violences faites aux enfants »
L’avocate de Mme Majani, Me Sophie Benayoun, qui avait plaidé la relaxe, s’est déclarée « très déçue » par la décision et annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation et chercher à obtenir en attendant son examen une libération conditionnelle pour sa cliente.
La décision « démontre un aveuglement de la justice face aux violences faites aux enfants », a-t-elle précisé. « Madame Majani a été relaxée du chef de dénonciation calomnieuse, ça veut bien dire qu’elle n’a pas menti, qu’elle a rapporté la parole de sa fille et que c’est une mère protectrice ».
La fille porte plainte contre son père
Selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux, quelques soutiens de Priscilla Majani s’étaient rassemblés près de la cour d’appel d’Aix pour manifester leur soutien à la prévenue, qui a bénéficié de l’appui de diverses personnalités sur internet sous le mot-clé #jauraisfaitcommeelle.
Placé sous curatelle en Suisse, la fille du couple, aujourd’hui âgée de 17 ans, a porté plainte contre son père auprès de la justice helvétique des faits de violences psychologique, physique et sexuelle.
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