L’affaire Rillette, la laie menacée d’euthanasie, prend un nouveau virage. La justice demande à Élodie Cappé – habitante de Chaource (Aube) qui avait trouvé l’animal dans ses poubelles en 2023, alors qu’il n’était qu’un marcassin – de confier Rillette à une société spécialisée dans le dressage d’animaux pour le cinéma. Une solution que la jeune éleveuse juge inacceptable et que les associations de défense d’animaux estiment scandaleuse.
Dans un courrier daté de ce 27 décembre, la procureure de la République de Troyes a mis en demeure Élodie Cappé, ordonnant « dans de brefs délais », le transfert de Rillette chez Muriel Bec, dresseuse et coach animalière installée à Sury-aux-Bois (Loiret). Un non-sens pour la propriétaire de Rillette, qui ne demande qu’à garder la laie chez elle, ainsi que le rapporte France 3 Grand-Est.
« Une structure adaptée et respectueuse du bien-être de l’animal »
Après avoir reçu le courrier demandant de confier Rillette à « la société dénommée ‘Animal Contact’ située à Ladon (Loiret) » et ce « dans de brefs délais », Élodie Cappé a vivement réagi, d’autant plus qu’elle avait fait, en vain, trois demandes auprès de la procureure de la République de Troyes. « C’est honteux. Vous vous rendez compte qu’ils veulent l’envoyer là-bas à des fins financières ? C’est hors de question. J’ai le dos assez solide », a-t-elle déclaré auprès de France 3. Selon elle, « Madame la procureure n’aime pas les animaux ».
Cette société, détenue par Muriel Bec, est spécialisée dans le dressage d’animaux pour le monde du cinéma et de la publicité. Étant autorisée « à détenir cinq sangliers », celle-ci dispose actuellement d’une « place vacante ». Mais Élodie Cappé estime qu’« aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’animaux dans les films, les images de synthèse suffisent », comme elle l’a expliqué dans une vidéo publiée tout récemment sur les réseaux sociaux.
« Madame Bec est favorable à l’accueil, soucieuse des conditions de vie de l’animal qui conservera un contact avec les hommes, et facilitatrice si besoin pour l’organisation logistique du transfert, tout en mettant évidemment en place toutes les dispositions sanitaires nécessaires », a également écrit la procureure de la République dans le courrier envoyé à Élodie Cappé.
« Les services de l’État sont fortement mobilisés pour trouver une solution de régularisation consistant en une remise du sanglier que vous détenez à une structure adaptée et respectueuse du bien-être de l’animal, correspondant à la ‘solution rationnelle’ que vous espérez également », a par ailleurs assuré la magistrate.
« Le bon sens et l’empathie doivent l’emporter sur l’aveuglement administratif et judiciaire »
L’éleveuse n’est pas la seule à être opposée à cette solution. En effet, la Fondation 30 Millions d’Amis s’étonne du « choix de cette société », alors même que « l’opinion rejette de plus en plus l’utilisation des animaux pour le divertissement », explique-t-elle dans un communiqué ce 3 janvier, demandant qu’une dérogation soit accordée à Élodie Cappé pour que la laie puisse rester auprès d’elle.
Découvre la vidéo de Rillette ! #TikTok https://t.co/zlj1UWzM2f
— Jean (@louloumontero) January 4, 2025
« Si la Fondation n’encourage pas la détention d’animaux non-domestiques par des particuliers, elle pense néanmoins que le bon sens et l’empathie doivent l’emporter sur l’aveuglement administratif et judiciaire », a encore souligné 30 Millions d’Amis, rappelant que la laie « dispose d’un vaste enclos sécurisé » chez sa bienfaitrice et qu’elle « a par ailleurs été stérilisée et ne peut être relâchée dans la nature ».
« Le préfet de l’Aube peut parfaitement délivrer une autorisation de détention à Elodie Cappé, qui a recueilli et détient la laie dans des conditions qui semblent répondre aux normes et au bien-être de l’animal », a de son côté appuyé Me Caroline Lanty, l’avocate de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Muriel Bec, une cheffe d’entreprise qui n’est « pas du tout dans la protection animale »
Amandine Sanvisens, la cofondatrice de l’association PAZ (Projet Animaux Zoopolis), est elle aussi opposée à ce que Rillette finisse ses jours chez Animal Contact. « Muriel Bec est une cheffe d’entreprise, les animaux en captivité, c’est son business, elle n’est pas du tout dans la protection animale », a-t-elle dénoncé sur France 3, mentionnant que dans ce nouvel environnement, Rillette perdrait « le lien affectif qu’elle a avec sa propriétaire » et « n’aurait pas les mêmes conditions de vie ». « Elle serait entourée d’autres animaux, elle aurait moins d’espace. Elle serait aussi transportée dans des lieux de tournage, c’est un bouleversement et un déracinement qu’elle ne supporterait pas », a poursuivi la co-fondatrice de l’association PAZ.
Pour ceux qui le peuvent merci de participer à la marche blanche afin de sauver Rillette de l’euthanasie 🙏 Merci de partager au plus grand nombre SVP 🙏🍀 https://t.co/Wyx5AjjZ19 pic.twitter.com/YiVZNAvMuk
— VB (@20320Vero) January 2, 2025
L’association des commerçants de Chaource a elle aussi appelé au maintien de l’animal dans la ferme équine de la jeune femme, alors qu’une audience au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit avoir lieu le 13 janvier prochain. Afin de manifester son soutien envers Élodie Cappé, l’association a décidé d’organiser une marche blanche. Celle-ci se tiendra le 11 janvier prochain à partir de 14 heures, sur la place de la Fontaine de la commune.
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