À l’issue de près de dix ans d’investigations sur les soupçons de financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, les juges d’instruction ont terminé leur enquête, ont indiqué le 24 octobre une source proche du dossier et le parquet national financier, confirmant une information de l’hebdomadaire l’Obs.
Les treize personnes mises en examen dans cette information judiciaire ouverte en 2013 et les parties civiles peuvent désormais faire des observations, puis le parquet financier prendra ses réquisitions, avant que les juges d’instruction ordonnent ou non un procès.
Nicolas Sarkozy, qui conteste les faits, a été successivement mis en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale, recel de fonds publics libyens et association de malfaiteurs. Contacté, son avocat n’a pas souhaité réagir.
Dans le document annonçant la fin des investigations, l’infraction de financement illégal de campagne ne figure pas.
Une somme d’indices troublants mais aucune preuve
À ce jour, treize personnes sont mises en examen dans ce dossier parmi lesquelles le Franco-libanais Ziad Takieddine et le Franco-algérien Alexandre Djouhri, hommes d’affaires soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires, ainsi que les anciens ministres Claude Guéant, Eric Woerth et Brice Hortefeux.
« Au bout de 10 ans, le dossier n’aura pas réussi à établir qu’il y ait eu le moindre centime d’euro qui a servi à contribuer à la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy », a réagi Me Philippe Bouchez El Ghozi, avocat de Claude Guéant qui était le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Cette retentissante enquête avait été ouverte après la publication par le média en ligne Mediapart en 2012, d’un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.
Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d’un intermédiaire… En près de dix ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d’indices troublants qui ont donné corps à cette thèse.
Toutefois, aucune preuve matérielle n’a pour l’heure été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à ces treize mises en examen dans ce volet principal.
Cette enquête déjà tentaculaire s’est enrichie en 2021 de nouveaux volets épais : d’autres juges d’instruction enquêtent désormais sur une possible tentative de subornation du sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, qui a temporairement retiré fin 2020 ses accusations contre Nicolas Sarkozy.
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