Plusieurs responsables de droite et du RN ont mis en cause mardi l’affiche officielle des Jeux olympiques dévoilée la veille, où ne figure aucun drapeau tricolore, ni croix chrétienne sur le dôme des Invalides. L’artiste a expliqué ne pas vouloir « représenter les objets ou bâtiments de manière conforme » mais « tels qu’ils m’apparaissent à l’esprit et sans arrière pensées ».
Davantage politiques qu’artistiques, les critiques ont rapidement fusé sur le réseau social X.
Parmi les plus prompts à dégainer, la tête de liste Reconquête! aux élections européennes, Marion Maréchal, a interrogé : « Pourquoi avoir effacé la croix au sommet du dôme des Invalides ? Pourquoi aucun drapeau français ? Quel intérêt d’organiser les Jeux Olympiques en France si c’est pour cacher ce que nous sommes ? »
La croix du dôme des Invalides remplacée par une flèche, aucun drapeau français visible, l’affiche des Jeux Olympiques est scandaleuse !
La France se déshonore en reniant son histoire et sa culture.#JO2024 pic.twitter.com/J1tAqLL7xQ— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) March 5, 2024
Son concurrent chez Les Républicains, François-Xavier Bellamy, a plus directement dénoncé ceux qui « sont prêts à nier la France jusqu’à travestir la réalité pour annuler son histoire », se focalisant sur la croix qui « constitue le sens profond » des Invalides. Ce dôme « n’est pas celui d’un supermarché mais d’une chapelle », a renchéri le président de son parti, Éric Ciotti, pour qui l’affiche « nie l’identité même de ce bâtiment ainsi que l’histoire française ».
Jordan Bardella, président du RN et tête de liste de son parti pour le scrutin des européennes de juin, a fustigé « le mépris pour notre drapeau tricolore, la ‘cancellisation’ (annulation) de notre patrimoine chrétien. « Le macronisme, c’est le grand effacement de notre identité », a-t-il ajouté. L’œuvre de l’illustrateur Ugo Gattoni est « scandaleuse », a encore estimé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, jugeant que « la France se déshonore en reniant son histoire et sa culture ».
Les internautes ont également dénoncé sur les réseaux sociaux « l’effacement de la France », de « ses racines catholiques » avec la non présence du drapeau français ou l’effacement de la croix sur le dôme des Invalides.
Réinterprétation par l’artiste
En réaction à la polémique, le Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojo) a expliqué dans une communication officielle que les affiches « sont une interprétation artistique joyeuse, légère d’une ville-stade réinventée. De nombreux éléments ont pu être réinterprétés par l’artiste. C’est une représentation qui n’est ni exhaustive, ni fidèle à la réalité – la vague de Tahiti est au large de la Marina de Marseille, la tour Eiffel est rose, le métro passe sous l’Arc de Triomphe – sans que cela ne doive faire l’objet d’interprétations à visée politique ».
Le dessinateur Ugo Gattoni a également réagi pour préciser son travail : « À travers mon dessin des affiches officielles je ne cherche pas à représenter les objets ou bâtiments de manière conforme. Je les évoque, tels qu’ils m’apparaissent à l’esprit et sans arrière pensées. Je ne cherche pas à ce qu’ils soient fidèles à l’original mais plutôt qu’on puisse se figurer en un clin d’œil de quoi il s’agit, tout en le projetant dans un univers surréaliste et festif ».
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, s’est pour sa part voulue ironique : « Il ne s’agit pas d’une photo, c’est un dessin : oui, la Tour Eiffel n’est pas rose ; oui, le Stade de France ne va pas d’un seul coup venir se mettre en lévitation sur la Tour Eiffel ; la mer ne se voit pas depuis Paris… »
? « Ce n’est qu’un dessin »
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, répond à la polémique lancée par la droite sur l’affiche des JO 2024 pic.twitter.com/uhVyypktxV
— BFMTV (@BFMTV) March 5, 2024
« Est-ce que pour une fois, on pourrait avoir sur un moment de cohésion nationale, de fierté nationale, un peu de répit par rapport aux polémiques vaines ? Nous allons accueillir un événement incroyable pour notre pays, pour nos quartiers. Nous allons être regardés et ovationnés par le monde entier. Stop aux polémiques ! », a-t-elle ajouté sur BFMTV.
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