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Afghanistan: début d’un cessez-le feu provisoire après un regain de violences

mai 13, 2021 7:20, Last Updated: mai 13, 2021 7:22
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Un cessez-le-feu de trois jours conclu entre les talibans et les forces afghanes doit entrer en vigueur jeudi, après des semaines d’intenses affrontements dans tout le pays.

Proposé par les insurgés et accepté par le président Ashraf Ghani, cette trêve intervient pour l’Aïd el-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du jeûne du ramadan.

Quatrième trêve en près de 20 ans de conflit

L’Afghanistan connaît une recrudescence de violences depuis le 1er mai, date à laquelle les Etats-Unis étaient supposés avoir retiré leurs 2.500 soldats encore présents sur place.

Cette trêve, la quatrième en près de 20 ans de conflit, devrait permettre d’offrir un répit aux familles pour célébrer l’Aïd.

« Je n’ai pas vu mes proches qui vivent dans la province du Logar depuis environ un an. Je vais profiter de cette occasion pour me rendre dans les zones contrôlées par les talibans pour leur rendre visite », explique Mustafa, un habitant de Kaboul.

Des dizaines de milliers d’Afghans ont été tués ou contraints de fuir en raison du conflit, marqué par une résurgence des talibans qui se sont emparés de nombreuses régions du pays.

Des jeunes sont assis au sommet de la colline de Wazir Akbar Khan surplombant Kaboul le 11 mai 2021 lors d’une journée nationale de deuil. Photo par WAKIL KOHSAR / AFP via Getty Images.

Les insurgés et le gouvernement afghan ont entamé des négociations de paix en septembre mais elles sont désormais au point mort.

Par le passé, les cessez-le-feu ont largement été respectés, dans ce qui est largement considéré comme une manière pour les dirigeants talibans de montrer qu’ils contrôlent les multiples factions actives dans le pays.

« Il (le chef du mouvement insurgé Hibatullah Akhundzada) entend prouver qu’il est le maître de la guerre et de la paix », selon l’analyste politique afghan Fawad Kochai, basé à Kaboul.

Washington et l’Otan se sont engagés à retirer l’ensemble de leurs troupes encore sur place d’ici le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001.

Multiplient les attaques contre les forces gouvernementales afghanes

Rares sont ceux qui pensent que les forces afghanes pourront faire face aux talibans sans la protection des forces aériennes et forces spéciales américaines.

Alors que les insurgés évitent les affrontements avec les troupes américaines, ils ont multiplié les attaques contre les forces gouvernementales afghanes.

Un hélicoptère militaire américain survole une colline avec le mot Afghanistan écrit en langue dari, à Kaboul le 11 mai 2021. Photo de WAKIL KOHSAR / AFP via Getty Images.

Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés dans certaines provinces et mardi les talibans se sont emparés d’un district contrôlé par le gouvernement afghan à la périphérie de Kaboul.

Les combattants talibans encerclent de plus en plus les grands centres urbains, suggérant qu’ils attendent le retrait des Américains avant de lancer de vastes offensives contre les villes du pays.

Quartier hazara chiite explosions

Le 8 mai, plus de 50 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées dans un quartier hazara chiite de l’ouest de la capitale lors d’une série d’explosions de bombes placées devant une école de filles. Il s’agissait de l’attentat le plus meurtrier depuis un an.

Les autorités ont accusé les talibans d’être responsables de cet attentat mais les talibans ont démenti en être les auteurs.

Des filles dans la cour de leur école à Herat le 9 mai 2021. Photo par HOSHANG HASHIMI / AFP via Getty Images.

La mission d’assistance des Nations unies dans le pays (Manua) s’est engagée à continuer à soutenir l’Afghanistan.

« Laissez-moi vous assurer que nous n’avons pas l’intention d’aller ailleurs. Nous avons l’intention de maintenir le cap et de travailler avec vous tous », a déclaré Deborah Lyons, chef de la Manua, dans un communiqué publié à l’occasion de l’Aïd.

Au lendemain de l’attaque contre l’école pour filles, le diplomate américain de plus haut rang dans la capitale afghane, Ross Wilson, a déclaré que le retrait de l’armée ne marquera pas la fin de la mobilisation des États-Unis « pour soutenir et défendre l’éducation » des femmes en Afghanistan.

 

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