Afghanistan : le chef suprême des talibans interdit les fenêtres qui permettent de voir des femmes

Par Epoch Times avec AFP
30 décembre 2024 14:20 Mis à jour: 30 décembre 2024 14:28

Le chef suprême des talibans a ordonné d’obstruer et de ne plus construire de fenêtres qui donnent sur des espaces résidentiels occupés par des Afghanes, estimant que cela pouvait conduire à de l’ « obscénité ».

D’après un communiqué publié samedi soir par le porte-parole du gouvernement taliban, il faudra désormais, en cas de construction d’un nouveau bâtiment, que celui-ci soit dépourvu de fenêtres par lesquelles il est possible de voir de près « la cour, la cuisine, le puits des voisins et les autres endroits habituellement utilisés par des femmes ».

Une affiche du chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, est visible le long d’une route à Kaboul, le 14 août 2023. (WAKIL KOHSAR/AFP via Getty Images)

« Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes », indique le document diffusé par Zabihullah Mujahid sur X, en partie écrit en arabe, en dari et pashto.

La mairie et les autres services compétents devront surveiller les chantiers de construction pour s’assurer qu’il n’est pas possible de voir chez les voisins, poursuit le texte. Dans le cas où de telles fenêtres avec vis-à-vis existent, les propriétaires sont invités à construire un mur ou à obstruer la vue, « pour éviter les nuisances causées aux voisins », indique le décret.

Les femmes progressivement chassées de l’espace public

Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les femmes ont progressivement été chassées de l’espace public, poussant l’ONU à dénoncer un « apartheid de genre ».

L’actrice américaine Meryl Streep (2D) assiste à un événement sur « L’inclusion des femmes dans l’avenir de l’Afghanistan » en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le 23 septembre 2024. (ANGELA WEISS/AFP via Getty Images)

Actuellement, les Afghanes ne peuvent plus étudier au-delà du primaire, aller dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté, ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon.

« Voiler » leur voix et leurs corps hors de chez elles

Une récente loi leur interdit de chanter ou de déclamer de la poésie, en vertu, comme les autres directives, d’une application ultra-rigoriste de la loi islamique. Elle les incite aussi à « voiler » leur voix et leurs corps hors de chez elles.

Certaines radios et télévisions locales ont également cessé de diffuser des voix féminines.

Le gouvernement taliban assure, lui, que la loi islamique « garantit » les droits des Afghans et des Afghanes…

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