L’Unicef s’est dit jeudi « profondément préoccupé » par une directive du gouvernement taliban, qu’elle cherche à éclaircir, qui interdirait aux ONG internationales de travailler en Afghanistan dans le domaine de l’éducation, mettant en péril l’apprentissage d’un demi-million d’enfants.
« L’Unicef est profondément préoccupé par les informations selon lesquelles plus de 500.000 enfants, dont plus de 300.000 filles, pourraient être privés d’un apprentissage de qualité par le biais de l’éducation communautaire d’ici un mois, si les organisations non-gouvernementales internationales travaillant dans le domaine de l’éducation ne sont plus autorisées à opérer », écrit-il dans un communiqué. L’organisation dit chercher « à mieux comprendre » cette directive qu’on lui a rapporté qui n’a pour l’instant pas été commentée publiquement par les autorités talibanes.
Interdites d’enseignement secondaire et universitaire
Depuis qu’elles ont pris le pouvoir il y a près de deux ans, les autorités talibanes ont empêché les filles d’accéder à l’enseignement secondaire et universitaire et les ont exclues de la plupart des emplois. L’Unicef travaille en partenariat avec 15 ONG afghanes et 12 ONG internationales pour mettre en place quelque 21.000 écoles communautaires dans les régions les plus reculées et les plus pauvres du pays. Les enfants apprennent le programme national par des enseignants afghans.
Les écoles seraient confiées à des groupes d’aide nationaux, selon la directive qu’on lui rapporte. Cette décision intervient après que le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a rencontré des responsables provinciaux de l’éducation à Kandahar, selon un tweet publié dimanche par le ministère de l’Éducation. À plusieurs reprises, les responsables talibans ont affirmé qu’ils rouvriraient les écoles pour filles une fois qu’un programme d’enseignement islamique aurait été élaboré.
Indignation de la communauté internationale
Ces décisions ont suscité des critiques au sein même du mouvement taliban ainsi que l’indignation de la communauté internationale. Depuis le 27 mars, Matiullah Wesa, fondateur de PenPath, un réseau d’écoles, est détenu par les autorités talibanes. Il sillonnait les zones reculées pour faire comprendre aux habitants l’importance de l’éducation des filles et les encourageait à rouvrir les écoles fermées en raison de la violence.
Les ONG nationales et internationales ont également subi d’énormes pressions ces derniers mois à la suite d’une ordonnance interdisant aux femmes afghanes de travailler sur le terrain. En début de semaine, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a déclaré que son personnel féminin afghan avait repris son travail dans certaines provinces à la suite de négociations avec des responsables talibans en vue d’un « accord temporaire ».
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