Indigné par les injures et les menaces proférées à son encontre, Julien Odoul regrette que les élus du Rassemblement national (RN) fassent régulièrement l’objet « d’attaques et de violences intolérables », tout en pointant du doigt l’indignation à géométrie variable de la classe politique et des médias.
Violemment pris à partie dans un bar-restaurant de la ville de Sens (Yonne) où il prenait un verre en compagnie d’une amie dans la soirée du jeudi 5 décembre, Julien Odoul est revenu sur l’incident auprès de la rédaction d’Epoch Times.
Filmée par le propre agresseur – Ridowane Khalil, un commerçant sénonais propriétaire d’une boucherie et franchisé de la supérette Vival (groupe Casino) du quartier des Champs Plaisants – de M. Odoul, la vidéo de l’incident s’est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux où elle a été abondamment partagée et commentée.
Le rappeur Booba a notamment relayé la séquence sur son compte Instagram, qui compte environ 4,5 millions d’abonnés.
Un état de fait qui a poussé Julien Odoul à diffuser la vidéo à son tour sur son compte Twitter le 6 décembre. Dénonçant vigoureusement les injures et les menaces dont lui et la jeune femme qui l’accompagnait ce soir-là avaient été la proie, l’élu a précisé qu’ils avaient tous les deux déposé plainte contre Ridowane Khalil pour menaces de mort.
Dans la séquence partagée sur la Toile, M. Khalil – manifestement sous l’emprise de l’alcool – injurie l’élu et son amie à de nombreuses reprises. On peut notamment l’entendre traiter M. Odoul de « petit pédé », de « fils de bâtard » et de « fils de p**** », avant que le ton ne se fasse plus menaçant : « Tu me touches, je te b**** ta mère ! »
Interrogé par les journalistes du Parisien le 7 décembre, Ridowane Khalil a reconnu avoir insulté le président du groupe du RN au Conseil régional de Bourgogne-France-Comté, tout en affirmant qu’il ne l’avait pas menacé de mort et qu’ils avaient d’abord engagé une « discussion politique » avant que l’échange ne s’envenime.
« Sa défense ne tient pas debout »
Une version que réfute catégoriquement M. Odoul. « Sa défense ne tient pas debout, c’est invraisemblable. Il n’y a eu aucun échange, aucun débat politique, c’est totalement faux », nous a-t-il expliqué.
« Je comprends qu’il soit très embêté et qu’il cherche à minorer, à se justifier après le tombereau d’injures qu’il a déversées », ajoute-t-il.
Ce dimanche, le groupe Casino n’a d’ailleurs pas hésité à condamner « fermement » les propos tenus par son franchisé. Une initiative saluée par le délégué du RN dans l’Yonne, qui estime que « c’est la moindre des choses ».
« Ça va dans le bon sens, des propos de cette nature entachent la réputation d’un groupe. Il est naturel et légitime qu’il se démarque et prenne des sanctions », observe le trentenaire. Et M. Odoul de faire remarquer que c’est ce qui arrive généralement dans d’autres affaires similaires.
Julien Odoul nous confie également recevoir régulièrement des menaces de mort, « des centaines depuis la polémique sur le voile au Conseil régional [le 11 octobre, il avait demandé à la présidente de l’assemblée plénière de faire sortir de l’hémicycle une femme voilée qui accompagnait la classe de son fils dans le cadre d’une sortie scolaire, ndlr] ».
Un déferlement de haine que le responsable politique condamne, tout en regrettant que les élus du Rassemblement national fassent régulièrement l’objet « d’attaques et de violences intolérables ».
Si M. Odoul confie qu’il ne craint pas pour sa propre sécurité : « Je suis blindé, car c’est une habitude malheureusement, mais c’est mon engagement », il explique néanmoins être inquiet pour ses proches.
Prise à partie et injuriée par l’auteur de la vidéo filmée le 5 décembre, Karine, la jeune femme attablée avec Julien Odoul, est encore « très choquée » de ce qui s’est passé.
« Elle a beaucoup de mal à reprendre une vie normale après cette exposition, confie M. Odoul. Elle n’avait rien demandé, elle est vierge de tout engagement politique. »
D’après le conseiller régional, Ridowane Khalil aurait d’ailleurs été aperçu le 7 décembre aux abords de la boutique de prêt-à-porter de Sens où travaille la jeune femme. Craignant pour sa sécurité, elle aurait alors demandé à des amis de venir la chercher.
« Le vivre-ensemble est l’escroquerie du 21e siècle »
S’il déplore que peu de voix se soient fait entendre pour dénoncer cette agression, Julien Odoul estime qu’il doit y avoir une prise de conscience qui aille « au-delà des clivages », la violence qui s’immisce dans le débat public constituant un danger susceptible de toucher les responsables politiques de tout bord.
« Nous sommes à chaque fois les premiers à dénoncer les violences quelles qu’elles soient », observe M. Odoul, avant de rappeler qu’il n’avait notamment pas hésité à condamner les menaces de viol adressées à la militante indigéniste Rokhaya Diallo en faisant fi des divergences politiques et idéologiques qui les opposent.
Si Marlène Schiappa a bel et bien réagi sur Twitter le samedi 7 décembre, Julien Odoul considère néanmoins qu’il s’agit là d’une réaction « en demi-teinte » et souligne le deux poids deux mesures en vigueur lorsque des membres du RN sont menacés.
Et l’élu de faire référence à ses collègues Sébastien Chenu et Ludovic Pajot, agressés en raison de leur appartenance politique ces dernières années (fin octobre, le conseiller régional d’Occitanie Yoann Gillet a également été roué de coups et menacé de mort, tandis qu’il buvait un verre à la terrasse d’un café de Nîmes en compagnie de militants du RN, ndlr).
Pour l’ancien collaborateur d’André Santini, la mésaventure dont il a fait les frais jeudi dernier illustre les travers du vivre-ensemble, un concept consistant à vouloir « faire croire à une majorité que les coutumes et les traditions d’une minorité vont apporter une richesse ».
« Le vivre-ensemble est l’escroquerie du 21e siècle, estime-t-il. […] Le vivre-ensemble que j’ai vécu jeudi soir, et qui est vécu par des milliers de Français, est un enfer. »
« On ne pense pas à la majorité qui souffre, on déroule le tapis rouge, on soutient, on défend les minorités qui ne veulent pas vivre comme les Français, qui veulent en réalité vivre comme elles le souhaitent », ajoute-t-il. « Je défends le vivre-en-France. »
Si Julien Odoul admet que l’incident qui s’est déroulé dans le bar-restaurant sénonais est resté « extrêmement bénin », bien que les choses eussent pu « dégénérer », il considère néanmoins que « d’autres conséquences du vivre-ensemble s’expriment un peu partout en France », citant notamment les « tabassages » et les « agressions sexuelles » qui ont cours de façon quasi quotidienne dans l’Hexagone.
« C’est toujours un problème culturel qui engendre de la violence, des menaces », poursuit M. Odoul.
Malgré l’incident du 5 décembre, celui qui briguera la mairie de Sens au mois de mars 2020 n’entend pas se laisser intimider ni être muselé par celles et ceux qui ont « la volonté de brider le débat public » en jouant de la violence et de la victimisation à outrance.
Fidèle à ses principes et à ses idées, il compte au contraire continuer à exprimer ses opinions sans se soumettre au diktat de la bien-pensance et du politiquement correct.
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