Des milliers de personnes ont protesté dimanche à Corte en Haute-Corse contre la violente agression en prison du militant indépendantiste corse Yvan Colonna victime d’une violente agression par un codétenu mercredi. Depuis, il est entre la vie et la mort, soigné dans un hôpital marseillais.
À Corte, 4200 personnes selon la préfecture, 15.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière des banderoles « Gloire à toi Yvan » et « État français assassin », dénonçant la responsabilité des autorités dans l’agression qui a laissé dans le coma Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en Corse.
En tête de cortège, des étudiants, à l’origine du rassemblement, avancent derrière une banderole avec une photo d’Yvan Colonna et le slogan « Statu francesu assassinu! », en langue corse.
L’ensemble des partis nationalistes de l’île, des syndicats et des associations de défense des prisonniers corses, et même la Ligue des droits de l’Homme de Corse avaient aussi appelé à manifester.
Projectiles et « bombes agricoles »
Des incidents ont éclaté en fin de manifestation, des groupes lançant projectiles et « bombes agricoles » (bombes artisanales) sur les forces de l’ordre massées pour protéger l’accès à la sous-préfecture. Ces dernières ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.
Les pompiers ont dénombré 25 blessés parmi les manifestants, dont 15 hospitalisés. « Il n’y a pas de cas grave, pas de pronostic vital engagé, ce sont essentiellement des sutures et des blessures par éclat », a indiqué Christophe Hebert, médecin-chef du service d’incendie et de secours (Sdis) de Haute-Corse.
Les gendarmes ont quant à eux dénombré quatre blessés dans leurs rangs, touchés par des projectiles, et font état de quatre interpellations de manifestants dont un armé d’un couteau. Vers 18h30, tous les manifestants s’étaient dispersés et les incidents étaient terminés.
Dans un communiqué, le préfet de Haute-Corse condamne les violences commises et appelle à ce qu’elles cessent. Selon la préfecture, des manifestants ont menacé de faire exploser une bouteille de gaz à proximité du dispositif des gendarmes.
Des doutes sur la « piste djihadiste »
À Paris, l’agresseur d’Yvan Colonna, Franck Elong Abe âgé de 35 ans, a été mis en examen dimanche après-midi par des juges d’instruction pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et placé en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire également ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste ».
Devant la presse, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a souligné que « pour la cinquième fois depuis 2016, c’est dans un établissement pénitentiaire qu’un crime terroriste a été commis par les djihadistes ».
De son côté, la famille d’Yvan Colonna a réclamé dimanche que « l’enquête mette en lumière les multiples dysfonctionnements administratifs » et a exprimé ses doutes sur la « piste djihadiste » avancée par le parquet national antiterroriste.
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