Le 15 novembre, des syndicats de Pôle emploi ont alerté sur les « risques » pesant sur la sécurité des agents et ont dénoncé la multiplication des incidents, craignant que le traitement désormais « automatisé » des trop-perçus n’aggrave la situation, alors que l’opérateur évoque une simple « harmonisation ».
Dans un communiqué, Force Ouvrière (FO) rappelle que la semaine dernière, un homme de 23 ans a tenté d’agresser un agent avec un couteau à Lille, alors que l’agresseur « était venu suite à une radiation ayant généré un trop-perçu ».
À compter de ce mardi 15 novembre, les trop-perçus jusqu’à 1000 euros sont validés automatiquement et le demandeur d’emploi reçoit un courrier signé de son conseiller, explique FO. Ceux jusqu’à 5000 euros continuent de faire l’objet d’un contrôle résiduel des agents.
« Par cette procédure de traitement automatisé, nos collègues », notamment conseillers ou chargés d’accueil, « sont mis en danger face aux réactions violentes que peuvent avoir certains demandeurs d’emploi », écrit le syndicat.
Une « explosion des fiches d’agression »
Selon Michel Breuvart (SNU-FSU), l’automatisation n’a pas joué à Lille où le demandeur d’emploi s’était vu signifier « un trop-perçu de 101 euros », mais il dit partager ces inquiétudes.
Son syndicat réclame l’arrêt de cette automatisation qui va « amplifier l’effet des réformes successives de l’assurance chômage, ce qui nous fait craindre pour la santé et la sécurité des agents et des usagers », explique-t-il.
Le SNU souligne dans un communiqué que « les relations entre les privés d’emploi et les conseillers de Pôle emploi se sont dégradées » et « les tensions lors des contacts (guichets, mails, téléphone…) sont de plus en plus importantes ».
Selon M. Breuvart, il y a une « explosion des fiches d’agression mais aussi des fiches d’intention suicidaires des demandeurs d’emploi ».
« 55 agressions par jour »
Natalia Jourdin (FO) fait état de « 14.074 agressions » (toutes formes confondues, verbales et physiques) signalées en 2021, soit une moyenne de « 55 agressions par jour » travaillé.
Sollicité, Pôle emploi a souligné qu’il s’agissait « de signalements et pas d’agressions ». Il indique avoir recensé « 14.000 signalements en 2021 et 11.000 depuis le début de l’année 2022 dont 1% concerne des agressions physiques constatées ».
Après le meurtre d’une conseillère à Valence dans la Drôme début 2021, Pôle emploi avait annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ses quelque 58.000 agents au sein d’environ 900 agences.
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