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Aide au séjour irrégulier d’étrangers : un élu grenoblois écope deux ans de prison avec sursis

décembre 18, 2021 8:10, Last Updated: décembre 18, 2021 9:19
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Un élu d’opposition de Grenoble a été condamné vendredi à deux ans de prison, dont un avec sursis, au procès d’un réseau d’aide au séjour irrégulier touchant au travail d’immigrés vietnamiens dans des restaurants.

Le tribunal correctionnel de Lyon n’a pas prononcé de mandat de dépôt à l’encontre de Cherif Boutafa, élu sur la liste de l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon.

Le prévenu a également été condamné à 20.000 euros d’amende. Son épouse, employée de la ville de Grenoble actuellement en arrêt maladie, a été condamnée à la même peine.

Un réseau de traite d’êtres humains

Vingt personnes étaient jugées depuis le 6 décembre pour avoir participé, entre 2017 et 2020, à un réseau de traite d’êtres humains – qualification écartée par le tribunal dans son jugement – et d’aide au séjour irrégulier d’étrangers, en bande organisée.

Ce réseau était actif dans le sud-est de la France, particulièrement l’agglomération grenobloise. Parmi les prévenus, chacun avait son rôle, des gérants de restaurants jusqu’au faussaire et au coursier – deux comptables étaient aussi poursuivis.

Une fois happés par le réseau, les sans-papiers devaient travailler pour rembourser le prix du voyage entre le Vietnam et la France, et payer leur prochain voyage vers le Royaume-Uni, destination finale qu’ils souhaitaient rejoindre.

Ils étaient parfois logés dans les salles des restaurants, où des matelas pouvaient être installés à même le sol après la fermeture.

« Je sais que ce n’est pas légal »

Dans son réquisitoire, le procureur a invité le tribunal à éviter « une forme d’angélisme », soulignant la difficulté d’un dossier où parfois, « on ne sait pas qui l’on juge », des prévenus ayant donné des identités différentes au cours de l’enquête.

En défense, les avocats de mis en cause vietnamiens ont fait valoir « la solidarité » qui prévaudrait au sein de la communauté. « Pour nous, c’est normal d’aider nos compatriotes. Maintenant, je sais que ce n’est pas légal », a dit un prévenu à la barre.

Tous les prévenus ont été condamnés, dont dix à de la prison ferme. La peine la plus lourde (trois ans dont un an avec sursis) est revenue au faussaire, le seul à avoir effectué de la détention provisoire.

L’un des « restaurateurs-profiteurs », comme les a appelés le procureur, a été condamné à 100.000 euros d’amende. Un autre s’est vu interdire définitivement d’exercer son métier.

Le tribunal a également prononcé sept interdictions du territoire français, dont cinq définitives, à l’encontre des Vietnamiens.

Parmi les victimes du réseau, deux avaient été retrouvées mortes dans un camion découvert en 2019, près de Londres, avec 39 corps à l’intérieur.

 


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