L’affaire des airbags Takata défectueux continue de faire des victimes, notamment aux Antilles. Un Guadeloupéen de 42 ans a été défiguré en juin suite au déclenchement de l’airbag de sa voiture.
Alors qu’il conduisait son véhicule à faible allure en juin dernier, une Toyota Hilux, l’airbag du véhicule s’est déclenché sans choc ni raison apparente et le quadragénaire a eu la moitié droite du visage arraché.
12 morts et 14 blessés graves
« La Guadeloupe est lourdement impactée », déplore Me Charles-Henri Coppet, avocat de plusieurs victimes en Guadeloupe. En effet, ce nouvel accident porte à 9 décès et 11 blessés graves sur l’île, dus à ces airbags défectueux. Sur l’ensemble du territoire national, on compte 12 morts et 14 blessés graves.
Aux Antilles, les accidents se produisent davantage car le gaz utilisé par Takata dans les années 2000, le nitrate d’ammonium, devient d’autant plus sensible et explosif en cas de forte chaleur et d’humidité.
L’avocat, interviewé par Epoch Times ce mercredi 4 septembre, précise que « ce sont des chiffres dits a minima puisque aujourd’hui les enquêtes sont confiées régionalement en fonction du lieu de survenance de l’accident… Il n’est pas possible d’avoir une vision exacte, peut-être plus large, du nombre exact de blessés ».
« Malgré les campagnes dites de rappel, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, puisque cet été, en Guadeloupe, il y a non seulement eu, entre les mois de juin et de septembre, un décès, mais aussi trois blessés graves avec des véhicules différents, et toujours le même mécanisme mis en cause, l’airbag défectueux », souligne Me Coppet.
En effet, si Stellantis, propriétaire des marques Citroën et DS, a lancé sa campagne de rappel sur plus de 246.000 véhicules depuis 2020, d’autres marques, dont les véhicules portaient également des airbags Takata, BMW, Audi ou encore Toyota, sont aussi impliquées dans ce scandale.
Un pôle spécialisé de santé publique
Pour l’avocat des victimes guadeloupéennes, on fait face à « un phénomène qui ne s’arrête pas, un phénomène à croissance lente puisqu’il continue, dans le temps, à produire ses effets néfastes. Aujourd’hui, rien ne semble véritablement enrayer ça. Et c’est pour cela que nous avons saisi des instances, notamment le ministère de la Justice. Nous demandons que les différentes juridictions locales soient dessaisies au profit d’une juridiction unique et d’un pôle spécialisé de santé publique qui a vocation à prendre en charge les produits défectueux – comme cela a été le cas pour les prothèses PIP et le Mediator à l’époque – puisqu’on a une diffusion à spectre large de produits défectueux auprès de consommateurs. Et qui plus est, de produits roulants, donc de produits difficilement traçables sans un effort véritable. »
Me Coppet précise que « cette démarche est soutenue localement par les parquets généraux : le parquet général de Basse-Terre et le parquet général de Cayenne ont répondu favorablement et soutiennent cette démarche auprès du ministère de la Justice. Donc maintenant, la balle est entre les mains des hautes instances, au niveau de la direction des Grâces du ministère de la Justice, pour qu’une instruction unique, c’est-à-dire des moyens importants et des moyens spécialisés, permettent de faire une enquête transversale, sans avoir de barrières géographiques. »
Au niveau national, une plainte collective devrait être déposée contre Stellantis par le cabinet d’avocat de maître Lèguevaques, lequel accuse le groupe d’avoir eu « connaissance de ce danger depuis 2013 », rapporte CNews. De son côté, Stellantis a assuré que Takata lui avait « confirmé à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de risques avec nos airbags parce que les nôtres étaient produits dans une usine européenne alors que les problèmes étaient ceux d’une production située dans une usine américaine ».
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