Le courrier de l’inspection de l’Éducation nationale dans l’Aisne, portant sur l’interdiction du calendrier de l’Avent, a provoqué une vague d’indignation. Souhaitant apaiser les tensions, la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet a expliqué que cette demande était en réalité l’initiative personnelle et isolée d’un inspecteur.
Les chefs d’établissements scolaires de l’Aisne ont eu pour consigne de ne pas utiliser de calendriers de l’Avent avec leurs élèves, au nom de la laïcité. Mais à la suite de cette demande émanant de l’inspection de l’Éducation nationale dans l’Aisne, de nombreux fervents défenseurs des traditions ont notamment crié au scandale, à commencer par le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui s’est épanché sur les réseaux sociaux.
« L’Éducation nationale n’a-t-elle pas d’autres priorités »
Ainsi que le rapporte L’Union, l’inspection de l’Éducation nationale explique dans son courrier avoir « été alerté sur la présence possible de calendriers de l’Avent dans les classes », précisant que « l’Avent est une démarche religieuse ». « Dans le cadre de la neutralité qu’impose la laïcité, valeur cardinale de la République, je vous invite à rappeler aux professeurs de l’école que vous dirigez qu’aucun élève ne doit être confronté à un calendrier de l’Avent dans le cadre scolaire », poursuit la missive.
C’est incompréhensible @AGenetet ! L’@education_gouv n’a-t-elle pas d’autres priorités que de s’attaquer aux calendriers de l’avent des écoles et à nos traditions ?! pic.twitter.com/tO73xLBPex
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) December 1, 2024
« L’Éducation nationale n’a-t-elle pas d’autres priorités que de s’attaquer aux calendriers de l’avent des écoles et à nos traditions ?! » s’est agacé sur X ce dimanche 1er décembre Xavier Bertrand, interpellant au passage la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet suite à la découverte de ce courrier.
« Que l’on soit croyant ou pas, le calendrier de l’Avent appartient à tout le monde »
Plusieurs écoles du département ont également réagi à ce rappel de leur inspection, exprimant notamment leur agacement auprès du sénateur de l’Aisne Pierre-Jean Verzelen (Les Indépendants – République et Territoires). Ce dernier, choqué, a souligné dans les colonnes de L’Union « ne pas comprendre la réaction de l’Éducation nationale » qui « remet en cause la liberté d’enseignement des professeurs des écoles […] à qui nous devons faire confiance ».
« Le calendrier de l’Avent est entré dans nos habitudes, dans la société, il a même une tournure très commerciale », a poursuivi Pierre-Jean Verzelen. Dans les écoles, il est en outre considéré comme un « outil pédagogique » car il permet un travail « en grammaire, en mathématiques ou en anglais et pourquoi pas aussi pour appréhender l’histoire d’une religion qui fait partie de la culture générale », a encore plaidé l’élu. « Que l’on soit croyant ou pas, le calendrier de l’Avent appartient à tout le monde. »
« Nous sommes un État laïque, nous sommes une République, mais nous avons aussi une culture à préserver. Quoi qu’en disent certains, notre société est fondée sur des valeurs chrétiennes depuis 2000 ans, c’est l’histoire de notre pays que l’Éducation nationale veut mettre de côté », a-t-il enfin appuyé.
L’initiative personnelle et isolée d’un inspecteur
Maxime Reppert, vice-président du SNALC (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), s’est lui aussi exprimé sur ce sujet au micro de CNews ce lundi 2 décembre. Qualifiant d’emblée cette interdiction du calendrier de l’Avent dans l’Aisne de « totalement absurde », il a ensuite expliqué que cette demande ne provenait pas de l’Éducation nationale au sens large mais était une initiative de l’inspecteur de circonscription de Soisson, donc « localisée ».
Maxime Reppert sur l’interdiction du calendrier de l’Avent dans l’Aisne : «À partir du moment où l’on enlève de notre discours des éléments à connotation religieuse, on peut parler de Noël. Le calendrier de l’Avent peut devenir un objet pédagogique», dans #LaMatinale pic.twitter.com/RAbls8zNWV
— CNEWS (@CNEWS) December 2, 2024
Selon Maxime Reppert, l’inspecteur à l’origine de cet écrit avait une « définition peut être confuse de ce qu’est la laïcité ». « On ne doit pas avoir une laïcité fragmentée, c’est-à-dire une interprétation de la laïcité différente selon les territoires », a-t-il encore signifié, mentionnant qu’« à partir du moment où l’on enlève de notre discours des éléments à connotation religieuse, on peut parler de Noël ». Le vice-président du SNALC a aussi rappelé que la ministre de l’Éducation avait, de son côté, clairement indiqué que le calendrier de l’Avent était pleinement compatible avec la laïcité.
En voyant la polémique enfler, la ministre macroniste a aussitôt réagi ce lundi en envoyant un courrier aux référents laïcité de chaque académie, que nos confrères de France Info ont pu consulter. Précisant que ces calendriers de l’Avent – bien qu’issus « du calendrier liturgique » – sont toutefois « devenus des objets sociétaux et pédagogiques » et des « outils utiles » pour les enseignants, elle a insisté sur la « dimension sociale et culturelle » de ceux-ci. Il est donc possible de les utiliser à l’école publique, hormis s’ils comportent des « contenus explicitement religieux ». Cette demande dans l’Aisne était belle et bien une initiative personnelle et isolée d’un inspecteur.
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