Un conducteur de Maserati, impliqué dans la mort de deux fillettes en avril 2018 a été condamné jeudi à cinq ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Laon (Aisne).
Cette condamnation pour homicide involontaire et blessures involontaires est assortie d’un mandat de dépôt immédiat et d’une interdiction de repasser le permis de conduire durant 5 ans. A l’audience du 19 septembre, deux ans de prison ferme avaient été requis.
En avril 2018, un soir de violent orage, sur une route départementale entre Laon et Reims, ce chef d’entreprise de 48 ans avait perdu le contrôle de sa Maserati, achetée d’occasion trois jours plus tôt. Il était entré en collision avec le monospace de Nadia Karmel qui arrivait en face. Ses deux fillettes de trois ans et demi et 26 mois étaient décédées, elle-même et son bébé grièvement blessés.
Lors du procès, le prévenu, niant être un amateur de vitesse, avait indiqué ne pas se souvenir de l’accident. Pour expliquer sa perte de contrôle, il avait évoqué une rupture de pente à l’endroit de l’accident : « l’orage était très important, il me semble que ma voiture est passée sur cette veine d’eau. C’est un phénomène qui existe et qui est connu ».
L’avocat des parties civiles avait, lui, mis en cause la vitesse, la dernière expertise judiciaire démontrant que la Maserati roulait à 113 km/h, sur une route limitée à 80 km/h en raison de la pluie.
« Il avait été sanctionné pour des délits de vitesse dans son passé et n’en a tiré aucune conséquence »
Cette peine « est beaucoup trop lourde pour ce qui reste un accident de la route », a réagi auprès de l’AFP son avocat Gérard Chemla, annonçant qu’il allait faire appel. « Le mandat de dépôt et la peine sont motivés par la douleur des victimes, une douleur que je ne nie pas, mais on ne motive pas une sanction pénale de cette manière-là. La campagne médiatique entretenue depuis un an a porté ses fruits, et a entraîné le tribunal à juger d’une façon anormale et inhabituelle », a-t-il ajouté.
« C’est un signal fort donné par les magistrats aux victimes de violence et délinquance routières », s’est félicité de son côté Philippe Courtois, l’avocat des parties civiles. « Le tribunal a condamné son comportement routier, car l’homme a été sanctionné pour des délits de vitesse dans son passé et n’en a tiré aucune conséquence », a-t-il poursuivi auprès de l’AFP.
« Cette condamnation marque un vrai tournant dans cette insécurité routière. Il faut que les conducteurs dangereux prennent conscience que l’on peut aller en prison, il faut une peur de la justice que l’on a peut-être perdu aujourd’hui », a aussi réagi Mme Karmel, interrogée par l’AFP. « Le fait qu’il fait appel, me donne l’impression qu’en tant que victime, il se moque de moi, il est dans le déni », a-t-elle insisté.
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