Des policiers qui se trouvaient hors service se sont fait violenter à la sortie d’un bar de nuit situé sur le port d’Ajaccio en Corse. Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Vers 2 heures du matin ce vendredi 12 avril, neuf policiers hors service – membres des CRS 54 de Marseille (Bouches-du-Rhône) et de Massy (Essonne) – ont été victimes d’une violente agression après avoir été reconnus par des individus dans un bar d’Ajaccio.
Les CRS « vraisemblablement identifiés au cours de cette soirée »
La soirée s’était déroulée « normalement, sans encombre », relate une source proche de l’affaire auprès d’Actu 17. Mais un groupe d’hommes les a « vraisemblablement identifiés au cours de cette soirée », ajoute-t-il.
Les agresseurs s’en sont d’abord pris au fonctionnaire qui est sorti du bar en premier, le rouant de coups. En entendant les cris de leur collègue, d’autres CRS se sont aussitôt précipités à l’extérieur de l’établissement pour lui venir en aide. Ils ont eux aussi été pris à partie, de même que deux autres fonctionnaires qui étaient en train de porter secours à un homme gisant sur le sol, dans un état inconscient. L’un d’eux a d’ailleurs été frappé avec un casque de moto.
La source indique encore qu’une dizaine hommes ont poursuivi un autre policier, qui s’est quant à lui « jeté à l’eau pour leur échapper ». Au total, une vingtaine d’individus sont impliqués dans cette agression.
Ils ne veulent pas être verbalisés par des policiers « du continent »
Nicolas Septe, le procureur de la République d’Ajaccio, a ouvert une enquête du chef de violences en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique, nous indiquent nos confrères. Selon le magistrat, les enquêteurs de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) sont « sur la bonne voie pour identifier les auteurs de cette agression ». Ils ont d’ailleurs entendu les policiers agressés ainsi que plusieurs témoins.
Les images de vidéoprotection, qui ont été exploitées par les enquêteurs, ont permis de confirmer les témoignages des victimes. Les faits seraient vraisemblablement liés aux verbalisations effectuées par les policiers dans la journée précédant l’agression, selon les premiers éléments de cette enquête.
« Certains habitants sont hostiles aux CRS qui viennent de métropole en renfort et n’hésitent pas à leur faire savoir », explique à nos confrères un officier de police du département. « Ils estiment qu’ils ne devraient pas être contrôlés ou verbalisés par des policiers du continent », poursuit-il. « L’un des agresseurs serait un membre de la famille d’un contrevenant », précise de son côté la même source.
« Juste parce qu’ils sont policiers »
Quant aux policiers agressés, deux d’entre eux ont reçu cinq et six jours d’incapacité totale de travail (ITT), étant sérieusement blessés, l’un d’entre eux souffrant d’une fracture du nez.
Cette nouvelle agression des forces de l’ordre a immédiatement fait réagir les syndicats de police, et notamment le syndicat Alliance Police Nationale. Rudy Manna, son porte-parole, a indiqué à Actu 17 : « Ça commence à devenir pénible pour tous nos collègues de devoir subir des invectives et des violences, juste parce qu’ils sont policiers et qu’ils ont fait leur travail. »
« Cela fait déjà longtemps qu’Alliance réclame des peines minimum pour ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre, mais aussi à tous les représentants de l’État », a-t-il ajouté, concluant qu’une peine de six mois de prison minimum pour les coupables, « permettrait de calmer les ardeurs de ces individus, qui pensent que c’est gratuit de s’en prendre à des forces de l’ordre ».
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