Les émeutes sociales au Chili ont contraint le président chilien, Sebastian Pinera, à annoncer que le Chili ne pourrait plus accueillir la 25e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 25), prévue à Santiago du 2 au 13 décembre. Les militants écologistes, en plein désarroi, ont réussi à trouver l’Espagne comme pays de remplacement pour accueillir la COP 25. Toutefois, une telle relocalisation présente un défi pour le pays organisateur qui ne dispose que d’un mois avant cette immense conférence ainsi que de réels obstacles à la participation des pays du Sud et de la société civile à cause des visas et des coûts.
Les militants du climat n’ont qu’à blâmer eux-mêmes pour cette relocation. Les politiques climatiques agressives du Chili, qui ont fait augmenter les coûts de l’énergie et des transports en puisant dans le budget des ménages, ont déclenché les émeutes qui ont poussé le gouvernement chilien à renoncer à accueillir la conférence de l’ONU.
Les médias affirment aujourd’hui que l’inégalité des revenus est la raison pour laquelle les Chiliens se livrent à des émeutes dans les rues. Toutefois, comme les mêmes médias l’ont fait remarquer à juste titre la semaine dernière, la contestation sociale a commencé en réaction à la hausse des tarifs du métro de Santiago – la hausse qui a particulièrement frappé les personnes à faible revenu.
L’augmentation des tarifs du métro est devenue inévitable après que le gouvernement chilien a fait la guerre à l’énergie abordable au nom de la lutte contre le changement climatique. Ces tarifs augmentaient même si les prix du pétrole et de l’essence baissaient car, en 2018, les fonctionnaires gouvernementaux ont converti la plus grande partie de l’approvisionnement énergétique du métro en énergie éolienne et solaire coûteuse. Le gouvernement a également imposé l’énergie conventionnelle dans tout le pays par de nouvelles taxes sur le dioxyde de carbone, augmentant davantage les coûts de l’énergie et des transports pour les Chiliens.
Avant les émeutes provoquées par les tarifs du métro de Santiago, les militants du climat ont proclamé que le Chili et sa lutte contre l’énergie conventionnelle était un brillant exemple pour le reste du monde. En 2017, les Nations Unies ont décerné à l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet le prix Champion de la Terre pour l’expansion rapide de l’énergie renouvelable dans l’approvisionnement énergétique du pays.
Les partisans de l’énergie renouvelable affirmaient que cette énergie serait peu coûteuse pour le métro de Santiago et dans tout le pays. Les médias ont qualifié le Chili « d’excellent élève d’énergie renouvelable » et ont rapporté qu’une telle énergie ferait probablement baisser les prix de l’énergie dans le pays. Les activistes du climat ont donc pensé que Santiago serait l’endroit idéal pour promouvoir les énergies renouvelables et les politiques climatiques agressives lors de la COP 25.
Toutefois, le charbon, le pétrole et le gaz naturel alimentent la majeure partie de la consommation mondiale d’énergie à cause du fait qu’ils sont beaucoup plus abordables comme sources d’énergie que les éoliennes et les panneaux solaires. Le Chili l’a découvert à ses dépens, car les taxes sur le dioxyde de carbone et les programmes d’énergie renouvelable ont provoqué une hausse de 18 % des prix de l’électricité au cours de l’année dernière. Les autorités chiliennes avaient annoncé une hausse supplémentaire de 9 % pour la fin de 2019, mais l’ont annulée en réponse aux émeutes en cours. Même avant la hausse annoncée de 9 %, la montée en flèche des prix de l’électricité au Chili les a élevés au niveau le plus haut de toute l’Amérique du Sud et l’un des plus élevés dans le monde entier.
Les Chiliens ne sont pas les premiers à protester contre la hausse des prix causée par les politiques gouvernementales en matière de climat. En France, en 2018, l’augmentation des prix des carburants liée aux « taxes écologiques » a été à l’origine des manifestations des gilets jaunes de qui se poursuivent jusqu’à ce jour.
En Équateur, en octobre dernier, des manifestants ont forcé des responsables gouvernementaux à fuir la capitale. Ceci après l’annonce de l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) qui mettait fin aux subventions aux prix d’énergie provenant des sources conventionnelles et qui devait augmenter ces prix. Le gouvernement équatorien, qui compte sur le FMI pour ses prêts monétaires, a conclu cet accord après que le FMI a publié un document critiquant ces subventions en suggérant qu’elles avaient conduit à l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone.
Au cours d’une seule année, l’Organisation des Nations Unies a subi le troisième grand embarras lié à sa principale conférence sur le climat.
Les responsables de l’ONU ont été embarrassés lors de la COP 24 tenue en décembre 2018 à Katowice, en Pologne. L’événement a été accueilli par les responsables du gouvernement polonais, bien sceptiques à l’égard du climat, tandis que les responsables syndicaux de Solidarité ont tenu, dans le cadre de la COP 24, une conférence de presse pour critiquer les programmes climatiques des Nations Unies.
Dans la foulée de la débâcle polonaise, les représentants du gouvernement brésilien ont exprimé des doutes quant à une crise climatique annoncée, ont critiqué l’attention excessive de l’ONU au climat et ont annoncé qu’ils renonçaient à organiser la COP 25 en décembre 2019.
Cependant, après que des représentants du gouvernement chilien ont proposé d’accueillir la COP 25 à la place du Brésil et de l’utiliser pour la promotion de leurs programmes sur le climat et les énergies renouvelables, ces mêmes programmes ont déclenché les émeutes généralisées qui ont forcé l’annulation de la COP 25 à Santiago.
Après toute la douleur que les programmes climatiques du Chili ont fait subir au peuple chilien, les Nations Unies on dû chercher ailleurs l’endroit de la tenue de leur conférence sur le climat.
James Taylor est directeur du Arthur B. Robinson Center on Climate and Environmental Policy du Heartland Institute.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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