Il aime toujours Duke Ellington et les boîtes de jazz mais s’est aussi réalisé comme comédien : Michel Jonasz, 77 ans dont près de 60 de carrière, revient avec une pièce de théâtre, un album revisitant ses grands succès et une tournée en 2025.
« J’ai toujours voulu mener deux carrières de front, chanteur et comédien. J’ai pris des cours d’art dramatique avant de faire de la musique », souligne auprès de l’AFP celui qu’on surnomme « Mister swing ». « Il n’y a pas une énorme différence entre jouer la comédie et chanter. Brel était un vrai acteur sur scène, aussi, en incarnant ses chansons. »
« La diversité me permet de ne jamais m’ennuyer », confie-t-il, se remémorant ce soir de décembre 1960 – l’année de ses 13 ans – où il a été subjugué par le jeu de l’acteur Daniel Sorano dans une retransmission de « Cyrano de Bergerac ».
Tout aussi fasciné par les grandes heures du Golf-Drouot – ancien « temple du rock » à Paris –, Michel Jonasz se fait offrir un piano électrique par ses parents en piochant dans les allocations familiales. Rapidement, il crée un groupe, « Le King Set », dont il est le chanteur aux accents blues avec, à la guitare, son ami d’enfance Alain Goldstein. En 1967, ils sont repérés par le producteur Lucien Morisse. Sous son impulsion, le musicien se lancera en solo. Le premier grand succès, Super nana, n’arrivera qu’en 1973.
Michel Jonasz « Super Nana » (extrait) (2023) pic.twitter.com/aEMgivHIAb
— Taratata Officiel (@Taratata) October 24, 2024
L’artiste n’oublie pas pour autant ses rêves de comédien en faisant parallèlement ses premiers pas au théâtre, au cinéma et à la TV. Il a été au casting d’une cinquantaine de films et de séries comme Famille d’accueil, Boulevard du palais, Scènes de ménages et Le Négociateur, dont il vient de tourner un nouvel opus.
En tournée pour chanter ses plus grands succès en version soul
Sur les planches, Michel Jonasz a triomphé deux ans avec Abraham, seul-en-scène sur son grand-père maternel juif polonais, avant La vie est une tarte aux pommes, fantaisie théâtrale autobiographique.
Actuellement, sur la scène du Théâtre Édouard VII à Paris, il partage, avec Patrick Timsit, François-Xavier Demaison, Claire Nadeau et Kate Morvan, l’affiche d’une comédie aigre-douce de Samuel Benchétrit, La Famille, évoquant une famille dysfonctionnelle confrontée à une décision vitale. « Entre non-dits et de malentendus, l’amour fraternel est finalement au cœur de cette pièce à la fois drôle et émouvante », résume le comédien et chanteur.
Dans les bacs depuis octobre, son 19e album reprend ses plus grands succès en version soul, avec en invité-surprise Ben l’Oncle Soul, qui le rejoindra sur quelques dates d’une tournée avec escale au Dôme de Paris, en novembre 2025.
À distance de la célébrité
Malgré le succès, l’artiste assure qu’il s’est toujours tenu à distance de la célébrité. « Je ne suis pas quelqu’un qu’on reconnaît dans la rue. C’est d’ailleurs quelque chose qui me plaît. Je veux juste faire mon métier », dit-il, encore amusé qu’une équipe de TF1 ne l’ait pas identifié lors d’un reportage sur les pénuries d’essence l’an dernier. « La journaliste était jeune », relativise l’intéressé. « La rédaction m’a présenté des excuses mais je n’avais pas à en recevoir ! »
En revanche, grâce à un astronome fan inconditionnel, l’astéroïde 27949 de la ceinture principale entre les orbites de Mars et Jupiter a été officiellement baptisé Michel Jonasz en 1997. « Ça m’arrive de regarder le ciel et me dire qu’un objet céleste porte mon nom… C’est quand même très particulier ! »
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