Alexandre Benalla a reconnu s’être servi de ses passeports diplomatiques, « par confort personnel », compte les rendre « dans les jours qui viennent », a-t-il déclaré au Journal du Dimanche, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête.
« J’ai peut-être eu tort de me servir de ces passeports », a expliqué samedi Alexandre Benalla au JDD, par téléphone depuis l’étranger. « Mais je ne l’ai fait que par confort personnel, pour faciliter mon passage dans les aéroports. En aucun cas je ne les ai utilisés pour mes affaires. Je ne vois d’ailleurs pas à quoi ils auraient pu me servir ».
Une chose est sûre: le Quai d’Orsay ne pouvait ignorer que Benalla n’avait pas rendu ses passeports. https://t.co/4Q3VlDP3Ys
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) December 28, 2018
Alexandre Benalla a précisé au JDD avoir rendu les passeports aux services de l’Élysée fin août mais qu’ils lui auraient ensuite été retournés avec d’autres effets personnels dans une pochette, début octobre, par un « membre de la présidence » lors d’un rendez-vous près du palais présidentiel.
« Dans la mesure où on me les a rendus, je n’ai pas vu de raison de ne pas les utiliser », plaide-t-il. Il assure n’avoir pas menti à la commission d’enquête du Sénat quand il avait déclaré avoir laissé ses passeports dans son ancien bureau élyséen.
En attendant qu'on abolisse les frontières "on veut tous des passeports diplomatiques" #Toulouse #GiletsJaunes #ActeVII @larueourien1 #Benalla pic.twitter.com/LUMxTPS54h
— CollectifClasse (@ClasseCollectif) December 29, 2018
L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, qui juge « complètement disproportionnée » la polémique sur ces passeports, assure qu’il les restituera au ministère des Affaires étrangères « dans les prochains jours ».
Quelques heures plus tôt, le parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « abus de confiance » et « usage sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle ».
Passeports diplomatiques de M. #Benalla : par une question écrite officielle, je demande au ministre @JY_LeDrian de s'expliquer précisément. Sa responsabilité juridique et politique est engagée. pic.twitter.com/SLh1U57gYC
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Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, avait été saisi par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, après des informations de presse faisant état d’un voyage en Afrique de l’ancien collaborateur de la présidence grâce à ces passeports.
La présidence avait plaidé cette semaine l’ignorance : elle a dit ne disposer « d’aucune information remontée par les services de l’État concernés sur l’utilisation par M. Benalla des passeports diplomatiques qui lui avaient été attribués dans le cadre exclusif de ses fonctions à la présidence de la République ».
Affaire #Benalla
1/ le ministère de l’intérieur pas au courant de son port d’armes ;
2/ le ministère des affaires étrangères pas au courant de ses passeports diplomatiques ;
3/ l’Elysée pas au courant que l’intérieur et les AE ne sont pas au courant.
Ça promet pour les fichés S !— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) December 29, 2018
Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, l’a aussi sommé en début de semaine de s’expliquer sur « d’éventuelles missions personnelles et privées » menées « comme consultant » alors qu’il était « en fonction à l’Élysée ».
Ce à quoi Alexandre Benalla lui a répondu n’avoir « jamais effectué de missions personnelles et privées » « durant ses fonctions à la présidence ».
D. S avec AFP
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