Le président de la principale organisation patronale algérienne, Ali Haddad, réputé proche du président Abdelaziz Bouteflika, a annoncé jeudi sa démission, deux jours après l’appel du chef d’état-major de l’armée à écarter le chef de l’Etat, confronté à une contestation inédite.
« J’ai décidé en mon âme et conscience et sans contrainte de quitter la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE), à compter de ce jour« , a écrit l’homme d’affaires Ali Haddad dans une lettre consultée par l’AFP. « Mon souci permanent a toujours été de veiller à ne prendre aucune initiative personnelle ou quelque posture que ce soit qui puisse mettre en péril l’unité au sein de notre organisation« , a-t-il ajouté.
Le Forum des chefs d’entreprises, que M. Haddad présidait depuis novembre 2014, était devenu un instrument de soutien politique au chef de l’Etat et à sa candidature à un 5e mandat.
M. Haddad est aussi considéré comme l’un des principaux donateurs de la campagne du président Bouteflika en 2014.
Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent, M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est lâché peu à peu par ses plus fidèles soutiens et semble de plus en plus isolé, face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas.
Mardi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, autre fidèle de M. Bouteflika, a proposé l’application de l’article 102 de la Constitution. Cet article organise l’intérim en cas de démission du chef de l’Etat ou d’incapacité à assumer ses fonctions « pour cause de maladie grave et durable« .
Après le patron de l’armée, c’est le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité, qui a lâché M. Bouteflika, par l’intermédiaire de son patron, Ahmed Ouyahia. Encore Premier ministre il y a moins d’un mois, celui-ci a demandé au chef de l’Etat de démissionner.
HS avec AFP
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