Début septembre, François Weil, le recteur de l’académie de Paris, a annoncé un nouveau système d’affectation des collégiens à partir de la rentrée prochaine. C’est la procédure d’affectation Affelnet (Affectation par le net) déjà utilisée pour les lycéens, qui sera élargie à l’affectation des collégiens. Cependant, le logiciel sera remanié pour être axé autour de trois critères : les priorités absolues, les priorités conditionnelles et les priorités résiduelles. Selon le rectorat, la prise en compte des priorités absolues – tels que les handicaps, conditionnelles – qui relèvent du critère social et résiduelles – qui prennent en compte la distance domicile-établissement, sont censées améliorer la mixité sociale.
À l’instar de l’Affelnet du lycée qui prend en compte les notes des élèves, l’algorithme proposé pour la rentrée des collégiens en 2017 se veut impartial. Accompagné par la mise en place de « secteurs multicollèges » élargis, cette nouvelle formule de redistribution doit mettre fin à l’ancien système d’une adresse correspondant à un collège.
Ainsi, c’est l’affectation des élèves de l’ensemble de l’enseignement secondaire qui sera régi désormais par un algorithme de tri. Selon certains experts, le système a largement fait ses preuves, étant utilisé depuis un certain temps dans l’orientation post-bac, avec les logiciels APB et Affelnet pour les lycéens.
Les élèves et leurs parents se retrouvent devant une machine automatique qui laisse peu de place à l’humain.
-Michel Dubarry, administrateur national de la FCPE
Cependant, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a nuancé dans un entretien au Monde le 8 septembre dernier. « Je crois qu’il faut rompre avec le mythe français de la mesure globale uniforme, du grand soir politico-technocratique », en rappelant qu’un algorithme ne peut se comparer à un coup de baguette magique.
Et pour cause. Selon Michel Dubarry, administrateur national de la fédération des Conseil de Parents d’Elèves (FCPE), les élèves et leurs parents se retrouvent devant « une machine automatique qui laisse peu de place à l’humain ».
En effet, de nombreuses zones d’ombres subsistent, notamment la non-transparence de l’ensemble du procédé de sélection et l’existence d’exception comme la non-inclusion des écoles privées ou le « bonus premier choix ».
Pour Julien Grenet, chercheur en économie et directeur de l’Institut des politiques publiques, la France ne constitue pas une exception dans l’utilisation des algorithmes, qui sont largement répandus en Europe. Pour le chercheur, l’objectif consiste à rendre les algorithmes « non manipulables », pour que ceux-ci valorisent la sincérité des candidats et sans stratégie particulière « car on ne peut pas perdre sa priorité ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.