Alors qu’ils s’étaient collés les mains au sol d’un garage Porsche à Wolfsburg (Allemagne), les activistes sont restés ainsi durant 42 heures, sans nourriture, sans lumière et le chauffage coupé. Ces militants ont finalement été emmenés au poste de police. Par leur action, ils réclamaient notamment l’introduction d’une limitation de vitesse à 100 km/h sur les autoroutes allemandes.
Une quinzaine de membres d’un groupe d’activistes climatiques avaient collé leurs mains au sol d’une salle d’exposition du garage Porsche mercredi dernier, rapporte le média suisse Blick. Après un accueil plutôt compréhensif du concessionnaire automobile allemand basé à Wolfsburg, les membres du groupe Scientist Rebellion ont ensuite été beaucoup moins bien traités.
Une approche d’abord amicale se transforme en calvaire
La première journée de leur action s’est plutôt bien déroulée. L’un des membres de cette opération, Gianluca Grimalda – enseignant à l’Institut d’études sur l’économie mondiale de Kiel, en Allemagne – a expliqué dans un communiqué de presse ce 24 octobre qu’au début « Autostadt a montré un visage sympathique », apportant même boissons et pizzas à chacun des membres. Le directeur avait même déclaré qu’il « voulait soutenir notre droit de manifester », précise-t-il. « J’ai senti que c’était une pure opération de façade pour nous apaiser. J’étais tellement dégoûté que j’ai décidé de ne rien vouloir de leur nourriture. C’est pourquoi j’ai entamé une grève de la faim », ajoute-t-il.
Cette approche « amicale » a changé dès le lendemain. Les membres du collectif n’ont plus eu de nourriture, n’ayant pas le droit d’apporter la leur, et après 20 heures, « le système de ventilation est passé de l’air chaud à l’air froid. Les lumières ont été éteintes », mentionne l’économiste. Soulignant que le communiqué de presse d’Autostadt est « mensonger lorsqu’ils disent qu’ils se sont souciés de notre santé ». Il a en effet pointé que sa « demande d’assistance médicale » a été « retardée de plusieurs heures » alors que sa main avait enflé.
Une autre militante a elle aussi été contrainte de patienter, ayant été « empêchée de se rendre à l’hôpital », signale Gianluca Grimalda. « Le service de sécurité d’Autostadt lui a dit qu’elle serait libre de partir si d’autres manifestants abandonnaient l’occupation. Elle s’est sentie traitée comme un otage », s’indigne-t-il, mentionnant qu’elle a « passé 4 heures à souffrir profondément avant d’être finalement assistée ».
Les activistes libérés, avant d’être interpellés
Le groupe n’avait initialement pas prévu une occupation de plusieurs jours et avait exigé que le PDG de VW vienne écouter leurs demandes. « Après avoir réalisé qu’Autostadt voulait briser notre résistance, nous sommes devenus encore plus déterminés à poursuivre notre occupation », raconte encore Gianluca Grimalda dans son communiqué.
Sur Twitter, Gianluca Grimalda a précisé que le concessionnaire avait refusé de leur laisser une cuvette pour faire leurs besoins. Il a également expliqué que le directeur du showroom n’avait pas appelé les secours, alors que sa main engluée gonflait. Sur place, un médecin est finalement intervenu. Il a « constaté la possibilité de caillots sanguins potentiellement mortels » et a « recommandé un transfert immédiat vers un hôpital », signifie Gianluca Grimalda.
La police a libéré les activistes au bout de 42 heures d’immobilisation, relate enfin Blick, pour ensuite les interpeller.
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