L’accord de principe sur la future politique budgétaire et financière du gouvernement conclu par les négociateurs des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, des Libéraux du FDP et des écologistes est toutefois encore très fragile.
Ils n’en sont qu’au stade de négociations exploratoires pour évaluer la faisabilité d’une telle coalition à trois et rien ne sera gravé dans le marbre tant qu’un accord global et final ne sera pas acté, ce qui ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année.
Néanmoins, le fait qu’ils aient pu si vite trouver un compromis sur une question aussi sensible que la politique budgétaire, avec des positions de départ très éloignées entre les différentes formations, constitue une surprise.
Les trois familles politiques « veulent un budget équilibré » au niveau fédéral durant le mandat à venir qui court jusqu’à l’automne 2021, indique un document adopté par la CDU de la chancelière, son allié bavarois CSU, le FDP et les Verts.
Elles entendent ainsi poursuivre le cap budgétaire rigoureux incarnée ces dernières années par l’ancien ministre des Finances Wolfgang Schäuble, qui a fait de l’absence de déficits l’alpha et l’oméga de sa politique. L’Allemagne dégage même depuis plusieurs années de confortables excédents budgétaires au niveau fédéral.
L’engagement des partis négociant une coalition porte non seulement sur le gouvernement fédéral mais aussi sur les comptes publics allemands dans leur ensemble, c’est-à-dire en incluant les États régionaux et les caisses de sécurité sociale publiques.
Ils se sont en effet également entendus pour respecter le « frein à l’endettement » inscrit dans la constitution du pays. Celui-ci stipule que les comptes publics allemands globaux doivent rester à l’équilibre au niveau structurel, ou dans le pire des cas ne pas dépasser un déficit de 0,35% du PIB.
Cet accord de principe risque de ne pas être apprécié par les principaux partenaires européens de l’Allemagne, comme la France, ou le FMI, qui depuis des années réclament à l’Allemagne qu’elle desserre les cordons de la bourse pour soutenir davantage la demande et la croissance européenne dans son ensemble.
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