Le chancelier Olaf Scholz exclut l’option d’un scrutin législatif anticipé, prise par la France, après le cuisant revers de son gouvernement aux élections européennes, a déclaré lundi son porte-parole.
L’idée d’élections anticipées, réclamées par l’extrême droite et des ténors conservateurs, n’a été envisagée « à aucun moment, pas une seconde », a précisé Steffen Hebestreit, et ce malgré un résultat « peu satisfaisant » des trois partis de la coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les libéraux.
« La date des élections régulières est fixée à l’automne 2025. C’est ce que nous prévoyons de faire », a ajouté le porte-parole, soulignant les grandes différences entre le système français, dans lequel le président joue un rôle de premier plan, et allemand où l’ensemble du pouvoir exécutif national est dans les mains du chancelier et de son gouvernement.
Il n’a plus le soutien de sa population
À eux trois, les partis de la coalition en place depuis fin 2021 ont recueilli moins d’un tiers des suffrages au scrutin européen de la veille et ont tous perdu du terrain, surtout les Verts, selon des résultats encore provisoires. Le grand gagnant des élections est le camp des conservateurs, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son parti bavarois allié CSU, avec 30%, qui est suivi du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avec 15,9%.
Lundi, le chef de la CSU a appelé à l’organisation d’élections « le plus rapidement possible » et à « un nouveau départ pour notre pays ».
Le gouvernement Scholz « n’a plus aucun soutien dans la population », a déclaré Markus Söder à la chaîne de télévision NTV. M. Scholz « n’a plus qu’une seule tâche à accomplir », a jugé quant à elle la co-présidente de l’AfD Alice Weidel sur son compté X : « ouvrir la voie à de nouvelles élections – au lieu de gouverner une année de plus contre la grande majorité de la population ».
Depuis la création de la République fédérale d’Allemagne en 1949, des élections anticipées ont eu lieu à trois reprises après l’échec d’un vote de confiance au Bundestag, la chambre basse du Parlement : sous le social-démocrate Willy Brandt (1972), le conservateur Helmut Kohl (1982) et Gerhard Schröder, lui aussi social-démocrate, en 2005.
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