Allemagne : pour le ministre de l’Intérieur, l’immigration serait « la mère de tous les problèmes »

7 septembre 2018 16:46 Mis à jour: 7 septembre 2018 18:52

Près de 10 jours après le meurtre d’un Allemand par des étrangers dans la ville de Chemnitz, c’est désormais au tour du ministre de l’Intérieur de fustiger la politique migratoire d’Angela Merkel et de contredire les déclarations qu’elle a faites à propos de « la haine » des manifestants.   

Selon les médias Bild et Welt, Horst Seehofer, le ministre de l’Intérieur allemand, a déclaré que l’immigration était « la mère de tous les problèmes » rencontrés par son pays en sortant d’une réunion tenue par son parti, l’Union-chrétienne sociale en Bavière (CSU), cette semaine.

Très critique à l’égard de la politique migratoire menée par Angela Merkel, M. Seehofer a également témoigné sa sympathie aux Allemands ayant manifesté à Chemnitz pour exprimer leur mécontentement et dénoncer la gestion de l’immigration par la chancelière, tout en prenant ses distances vis-à-vis des éléments radicaux venus pour en découdre avec les forces de l’ordre.

Depuis qu’un père de famille de 35 ans a été tué en secourant une femme agressée par des migrants syriens et irakiens dans la nuit du 25 au 26 août, les manifestations se succèdent  dans cette ville de 245 000 habitants située à l’ouest de la Saxe.

Le 28 août, Angela Merkel avait vigoureusement dénoncé les violences et la haine des manifestants de Chemnitz, parlant de véritables « chasses à l’homme » visant des étrangers :

« Ce que nous avons vu n’a pas sa place dans un État de droit. Ces images de chasse à l’homme collective et ces manifestations de haine n’ont pas leur place dans un État de droit », avait martelé la responsable allemande.

Plusieurs voix condamnent « la fausse information » relayée par la chancelière 

Le ministre de l’Intérieur a pour sa part assuré qu’il comprenait la colère des Allemands venus manifester :

« En premier lieu, il y a un crime brutal », a-t-il déclaré avant d’expliquer que la colère et le ras-le-bol exprimés par la majorité des manifestants ne faisaient pas d’eux des nazis pour autant.

« Les gens sont énervés et outrés à cause de ces homicides et je le comprends », a-t-il confié au cours d’une interview accordée au Rheinische Post, ajoutant qu’il serait lui-même « descendu dans la rue en tant que citoyen » s’il n’avait pas été ministre.

« Bien sûr, pas avec les radicaux », a-t-il souligné, faisant probablement référence à certains individus ayant pris soin de dissimuler leur visage pour faire des saluts nazis, lancer des projectiles et des engins pyrotechniques en se greffant aux centaines de citoyens mécontents descendus dans la rue.

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Selon M. Seehofer, « il n’y a eu ni harcèlement, ni poursuites » à l’encontre de migrants pendant les manifestations de Chemnitz, contrairement à ce qui a été répété plusieurs fois par Angela Merkel, ainsi que bon nombre de médias et de titres de presse.

Une opinion que partage d’ailleurs Hans-Georg Maaßen, président de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution – l’agence de sécurité intérieure allemande.

« Je partage le scepticisme vis-à-vis des informations de presse concernant les chasses à l’homme de l’extrême droite à Chemnitz. À la Protection de la Constitution, nous n’avons aucune information fiable permettant de dire que de telles chasses à l’homme aient eu lieu », a expliqué le responsable au quotidien Bild dans une interview parue le 7 septembre.

« J’estime avec prudence qu’il y a de bonnes raisons de penser qu’il s’agit d’une fausse information intentionnelle visant sans doute à détourner l’opinion publique du meurtre de Chemnitz », a ajouté le patron des services de renseignement allemand.

« Aucune photo ou vidéo qui soutiendrait l’existence d’une chasse anti immigrés »

Wolfgang Klein, procureur général de Saxe a également estimé qu’il n’y avait jamais eu de « chasses anti immigrés » dans les rues de Chemnitz :

« Au vu de l’ensemble des informations dont nous disposons, les fonctionnaires n’ont découvert aucune photo ou vidéo qui soutiendrait l’existence d’une chasse anti immigrés ».

Condamnant les tendances d’extrême droite dont il se dit convaincu quelles représentent « la plus grande menace » pour la démocratie, Michael Kretschmer, le Premier ministre de Saxe, a lui aussi démenti l’existence de chasses anti immigrés pendant les manifestations organisées à Chemnitz après le meurtre d’un Allemand de 35 ans :

« Il n’y a pas eu de populace déchaînée, pas de chasses à l’homme et pas de pogroms dans cette ville », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé devant le Parlement de Saxe.

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