Des pluies diluviennes inondent les villes du centre de la Chine, faisant de plus en plus de victimes et entraînant la destruction de nombreux biens. Il est de plus en plus difficile d’obtenir des informations sur la catastrophe, car le Parti communiste chinois (PCC) intensifie la censure de tout ce qu’il juge comme contenant une « énergie négative ».
Le 22 juillet, le régime chinois a annoncé que 33 personnes étaient mortes des inondations et que huit autres étaient portées disparues. Mais les vidéos enregistrées par les habitants suggèrent un chiffre beaucoup plus élevé. Les internautes chinois, quant à eux, se sont emparés des médias sociaux pour demander au régime de révéler le véritable nombre de morts.
Lors des récentes opérations de sauvetage, des corps ont été découverts dans un tunnel submergé de la ville la plus touchée jusqu’à présent, Zhengzhou, le 22 juillet. Zhengzhou, qui compte plus de 12 millions d’habitants, est la capitale de la province du Henan, en Chine centrale.
Alors que la population locale exige la transparence, le régime s’est employé à promouvoir des programmes de propagande dits d’énergie positive. Ces programmes font notamment l’éloge des responsables du parti, de l’armée et des efforts de sauvetage. De leur côté, les censeurs en ligne sont intervenus pour supprimer rapidement tout contenu jugé porteur « d’énergie négative », comme les séquences filmées par des habitants qui documentent les destructions et demandent des comptes aux autorités.
Souffrance et censure
Ces derniers jours, les vidéos de la dévastation ont proliféré sur les médias sociaux chinois, suscitant une action rapide des censeurs.
Des vidéos ont montré que des centaines de voitures étaient piégées dans un tunnel d’autoroute à Zhengzhou, submergé par les eaux de crue. Les corps de certains conducteurs et passagers se trouvaient encore à l’intérieur des véhicules.
Cinq minutes ont suffi pour que le tunnel soit inondé, selon les survivants du 20 juillet. L’eau atteignait près de six mètres de haut dans ce tunnel de 4,3 km de long. « L’eau est montée si vite. Les chances de survie n’étaient que de dix pour cent ! » a déclaré une conductrice, prénommée Yang, selon la plateforme médiatique privée chinoise Toutiao.
Alors que les sauveteurs ont fini par drainer le tunnel autoroutier, des milliers d’habitants de Zhengzhou se sont pressés autour et ont filmé le processus. Cependant, lorsque les voitures submergées ont commencé à sortir de l’eau trouble, la police a éloigné les badauds et bloqué les routes voisines.
Des vidéos ont été tournées depuis les bâtiments, montrant des sauveteurs en train de sortir des corps du tunnel.
Dans d’autres vidéos diffusées sur les médias sociaux jeudi, des cris tels que « C’est horrible à voir », « Je suis choqué de voir ce qui se passe », « complètement terrible », accompagnaient les images macabres des ravages de l’inondation.
Pourtant, les censeurs ont considéré que ces pleurs étaient porteurs d’une « énergie négative » et les ont supprimés. D’autres contenus évoquant l’impuissance, la détresse et la souffrance des gens, ainsi que des appels publics à la transparence sur la catastrophe, ont reçu le même traitement.
Un membre du personnel de la société publique du métro de Zhengzhou a mis en ligne un compte rendu de la cause de l’enlisement des rames de métro dans les eaux de crue le 21 juillet. L’incident a fait 12 morts, selon le régime.
L’employé a déclaré que la conception du système de métro lui permettait de fonctionner en toute sécurité, mais que les dirigeants de l’entreprise ne voulaient pas en assumer la responsabilité. Ils n’ont pas non plus arrêté le fonctionnement du métro plus tôt lorsque le risque d’inondation est devenu évident, a déclaré l’employé.
Environ 500 passagers se sont retrouvés piégés dans les trains inondés. Nombre d’entre eux ont pris des vidéos et les ont partagées en ligne, appelant à l’aide.
Ce contenu a rapidement circulé sur les plateformes de médias sociaux chinoises, mais tous ont été retirés quelques heures plus tard.
Pendant ce temps, les médias d’État chinois n’ont rapporté aucune nouvelle impliquant la mort. Leur message, au contraire, a été que le PCC a mené le peuple chinois à la conquête du déluge.
Selon Tang Jingyuan, commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, en période d’urgence, la promotion de nouvelles vantant les mérites du régime et la suppression de tout ce qui pourrait donner une mauvaise image de Pékin est une tactique usée du PCC.
« Lorsqu’une catastrophe se produit, le régime ne permet à aucune voix d’en rapporter la véritable ampleur. Il rapporte toujours combien d’efforts de sauvetage le régime a menés, puis prétend qu’il conduit le peuple chinois à vaincre à nouveau une catastrophe », a déclaré Tang à Epoch Times le 22 juillet.
La propagande de l’énergie positive
Les efforts de propagande du PCC ont battu leur plein au milieu de cette catastrophe.
Le régime chinois a annoncé après les inondations que les fortes pluies récentes à Zhengzhou étaient un événement unique en son genre. Cependant, Zhengzhou a connu des inondations bien plus importantes il y a moins de 50 ans, en août 1975. Selon l’administration météorologique chinoise, certaines régions de la province du Henan ont reçu quatre fois plus de pluie en deux jours que cette année. En outre, la Chine n’a commencé à tenir des registres officiels des précipitations qu’en 1951.
Plutôt que de se concentrer sur la couverture des inondations, la chaîne de télévision publique du Henan a diffusé des vidéos de chanteurs exaltant le PCC ainsi que des drames de propagande de la Seconde Guerre mondiale vantant les efforts de guerre de la Chine.
Le black-out sur les reportages s’est étendu aux chaînes nationales d’État. Du 20 au 22 juillet, le journal porte-parole officiel du PCC, le Quotidien du Peuple, n’a rien dit des inondations de Zhengzhou sur sa première page. Le diffuseur public CCTV a rompu le silence le 21 juillet, en indiquant que les opérations de sauvetage étaient en cours.
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