Ce mardi 27 août, le chef de cabinet du président Jair Bolsonaro a annoncé que le Brésil rejette l’aide du G7 pour combattre les incendies en Amazonie.
Le Brésil a opposé dans la nuit de lundi à mardi une fin de non-recevoir à l’aide d’urgence proposée par les pays du G7, et affirmé que les incendies en Amazonie étaient « sous contrôle ».
Onyx Lorenzoni, le chef de cabinet du président brésilien Jair Bolsonaro (exerçant des fonctions équivalentes à celles d’un chef de gouvernement), a formalisé le rejet de l’aide par Brasilia en lançant sur le site G1 : « Nous remercions (le G7 pour son offre d’aide, ndlr), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe ».
« Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? », a également lancé M. Lorenzoni dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre Dame de Paris le 15 avril dernier.
Tout en priant le président français de s’occuper de ses « colonies », dans le droit-fil des précédentes attaques du président Bolsonaro à l’encontre de son homologue.
– Não podemos aceitar que um presidente, Macron, dispare ataques descabidos e gratuitos à Amazônia, nem que disfarce suas intenções atrás da ideia de uma « aliança » dos países do G-7 para « salvar » a Amazônia, como se fôssemos uma colônia ou uma terra de ninguém.
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) August 26, 2019
Bolsonaro avait amorcé le rejet de l’aide en tweetant : « Nous ne pouvons accepter qu’un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l’Amazonie, ni qu’il déguise ses intentions derrière l’idée d’une « alliance » de pays du G7 pour « sauver » l’Amazonie, comme si c’était une colonie ».
« Le respect de la souveraineté de quelque pays que ce soit est le minimum qu’on puisse attendre dans un monde civilisé », avait-il ajouté, après plusieurs jours d’échanges musclés entre les deux dirigeants.
Qu’en est-il des feux ?
Lundi, le ministre brésilien de la Défense a assuré que les incendies en Amazonie étaient « sous contrôle », après le déploiement de plus de 2 500 militaires et des pluies signalées dans plusieurs des régions concernées.
La situation « a été un peu exagérée », a ajouté Fernando Azevedo de Silva, qui a affirmé devant des journalistes à la sortie d’une réunion avec Jair Bolsonaro que le Brésil avait connu certaines années des « pics d’incendies beaucoup plus graves ».
Quelque 1 113 nouveaux départs de feu ont été recensés dimanche au Brésil par l’Institut national de recherche spatiale (INPE). Au total, près de 80 000 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année – un plus haut depuis 2013 – dont plus de la moitié en Amazonie.
Dans l’État de Rondônia (nord-ouest), frontalier de la Bolivie, la ville de Porto Velho restait couverte de larges nuées de fumées lundi, malgré la mobilisation depuis dimanche par l’armée de deux avions C-130 Hercules.
Les fumées d’incendies particulièrement virulents en sud #Amazonie ont gagné jusqu’à São Paulo ces dernières heures. https://t.co/boHkg96Foi
— Keraunos (@KeraunosObs) August 20, 2019
43 000 soldats mobilisés
Outre les appareils des forces aériennes, des dizaines de pompiers y ont été dépêchés pour lutter contre la progression des flammes. Le Brésil a également accepté l’aide d’Israël, qui a proposé d’envoyer un avion.
Jusqu’à présent, sept États, dont celui de Rondônia, ont fait appel à l’armée, dont 43 000 soldats basés en Amazonie.
Des personnels et des avions citerne du Chili et de l’Équateur devaient prochainement entrer en action, selon le ministre de la Défense brésilien. Israël doit envoyer « 100 tonnes de matériel anti-incendie », a dit à l’agence France Presse (AFP) une porte-parole de l’ambassade israélienne à Brasilia.
L’Amazonie, dont 60% de la surface se trouve au Brésil, s’étend aussi en Bolivie, Colombie, Équateur, Guyane française, Guyana, Pérou, Surinam et Venezuela.
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