Le G7 a promis lundi de débloquer d’urgence 20 millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d’eau lutter contre les incendies en Amazonie, tandis que se multipliaient contributions gouvernementales et privées.
Outre l’envoi d’une flotte contre les flammes, à laquelle la France apportera un appui militaire de ses forces en Guyane, le G7 est tombé d’accord pour un plan d’aide destiné à la reforestation, au niveau de l’ONU, qui doit être finalisé au cours de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre.
Cette « initiative pour l’Amazonie », « d’au moins 30 millions » de dollars, a précisé Emmanuel Macron sur France 2, requerra l’accord du Brésil et des autres huit Etats amazoniens, en lien avec les ONG et les populations locales.
« Les pays d’Amazonie ont besoin d’urgence de brigades de sapeurs pompiers et d’avions spécialisés bombardiers d’eau », a déclaré le président chilien Sebastian Pinera, invité du G7.
Ces décisions, annoncées par les deux hommes, traduisent la volonté du président français de faire de l’Amazonie une priorité du G7, au point d’en faire un test sur son efficacité.
« La 2e étape, sur laquelle nous nous sommes mis d’accord avec les pays d’Amazonie, sera dans le cadre de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, pour mettre en oeuvre une phase qui consiste à protéger les forêts, la biodiversité et reboiser ces régions du monde », a ajouté M. Pinera.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pour sa part indiqué que son pays proposait d’aider à lutter contre les incendies en « envoyant un bombardier d’eau et en contribuant à hauteur de 15 millions de dollars ».
Avant lui, le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis une aide de 10 millions de livres pour aider à la reforestation de la forêt d’Amazonie.
De son côté, le numéro un mondial du luxe LVMH s’est engagé à contribuer à hauteur de 10 millions d’euros à l’initiative, appelant « toutes celles et tous ceux qui partagent (…) la conviction que l’Amazonie, trésor du patrimoine naturel mondial, doit être sauvegardée, à (y) participer ».
Présent au G7, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a d’ailleurs demandé lundi à la communauté internationale de se mobiliser plus fortement. « J’espère qu’on puisse mobiliser bien plus de ressources pour aider les pays de l’Amazonie », a déclaré M. Guterres.
Le président français s’est même interrogé sur l’opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète – une allusion claire au président brésilien Jair Bolsonaro, qui l’a accusé de « colonialisme » pour avoir réclamé une action internationale.
Associations et ONG ont également soulevé la question de définir un statut international pour l’Amazonie.
« Ce n’est pas le cadre de l’initiative que nous prenons mais c’est une vraie question qui se pose, si un Etat souverain prenait de manière concrète des mesures qui d’évidence s’opposent à l’intérêt de toute la planète », a dit M. Macron.
Mais un tel statut « est un chemin qui reste ouvert, qui continuera de prospérer dans les prochains mois et années, car l’enjeu est tel sur le plan climatique qu’on ne peut pas dire ‘Ce n’est que mon problème’. Et c’est la même chose pour ceux qui ont sur leur territoire des espaces glaciaires ou qui ont un impact sur l’intégralité du monde », a ajouté le président français.
Il a cependant assuré avoir bâti l’initiative qui sera proposée à l’ONU « pour respecter la souveraineté de chaque pays ».
Il a également confirmé que le chef indien Raoni, adversaire déclaré du président brésilien, se trouvait dans la région, mais qu’il avait été invité par des ONG. Si le cacique le souhaitait, il s’est dit prêt à le recevoir de nouveau.
Emmanuel Macron a fait de la situation en Amazonie l’une des priorités du sommet, lançant un « appel de la forêt » demandant à « toutes les puissances » de se mobiliser contre les feux et pour reboiser.
Près de 80.000 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année, dont un peu plus de la moitié en Amazonie.
Sous la pression internationale, le Brésil a fini par entrer en action dimanche en Amazonie en envoyant notamment deux avions C-130 Hercules bombardiers d’eau.
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