Éliminée par la Suède en match préliminaire, l’Italie n’a pas joué la Coupe du Monde. Peut-être faut-il y voir la principale raison pour l’amertume aujourd’hui affichée envers les Bleus. On peut également croire que le racisme et l’irrespect sont dans l’ADN du football italien, souvent miné par ce type de problème.
D’après un sondage de Corriere della Sera, 90 % des Italiens soutenaient la Croatie. Et parmi eux, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, célèbre pour ses prises de positions tranchées sur la fermeture des frontières italiennes.
«J’irai porter la poisse à la France», avait annoncé le ministre lors d’un meeting de la Ligue, le 13 juillet, selon Il Fatto Quotidiano, se justifiant : «Je n’ai pas envie de voir Macron sautiller ». Dimanche, il avait également posté un article sur son compte Twitter au sujet de la victoire des athlètes italiens au 4×400 mètres de la Coupe du monde d’athlétisme des moins de vingt ans.
«Voici les vrais champions du jour ! Et puis le vin italien est meilleur que le français, le cinéma et la musique idem, et la Sardaigne est bien plus belle que la Corse», avait-il alors commenté.
Et ça ne s’arrête pas là. Le Louvre, qui avait cru bon de publier une photo de Mona Lisa affublée d’un maillot bleu aux deux étoiles, s’est fait vertement critiquer sur Twitter. « Mona Lisa est l’œuvre de Léonard de Vinci. Elle est née en Italie, des mains d’un Italien. Il en est ainsi, et le restera toujours ». Dans une réponse avec humour et en italien, le Musée lance une pique historique : «Pour information, “La Joconde” a été vendue par Léonard de Vinci à François Ier !».
Puis viennent les critiques affichant un certain racisme à l’encontre des joueurs. Les réseaux sociaux sont parcourus d’une citation relevée par La Repubblica et par l’agence de presse Adnkronos : «C’est l’Afrique qui a gagné.» Les joueurs français étant désignés dans certains messages comme «des singes avec un ballon» ou «champions du tiers-monde».
Ernesto Sica, conseiller municipal du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, a osé : «Pour la première fois, une équipe africaine remporte la Coupe du monde de football». Le post a été effacé par la suite.
Le problème du racisme n’est pas nouveau en Italie. Le capitaine de la sélection nationale, Mario Balotelli, en a lui-même fait les frais : le 28 mai dernier, lors d’un match amical entre l’Italie et l’Arabie Saoudite, une banderole du public affichait « Mon capitaine a du sang italien ». Une pique visant les origines de Balotelli, né en Sicile, à Palerme, et d’origine ghanéenne. Le joueur s’est indigné de ce comportement sur Instagram, appelant au réveil des Italiens : «On est en 2018. Ça suffit !»
Certains articles ont tout de même salué la performance de Didier Deschamps… et rappelé ses influences italiennes. Le Corriere dello Sport se rappelle des « cinq saisons qu’il a passées au sein de la Juventus », tandis que La Gazzetta dello Sport soutient que la carrière transalpine du sélectionneur lui a permis d’acquérir «l’art italien de la défense et de la tactique».
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