Ce 16 mars, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, Emmanuel Macron a condamné la tentative d’empoisonnement de l’ancien espion Sergueï Skripal, qu’il a qualifiée d’«ingérence russe».
« J’aimerais redire un mot de solidarité à l’égard de la Grande-Bretagne qui a subi une attaque sur son sol, redire ici que nous condamnons cette ingérence russe et ce qui s’est passé puisque tout porte à croire que c’est la Russie qui a conduit cette tentative d’assassinat », a-t-il réaffirmé, dès le début de sa conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel. En référence à la crise diplomatique naissante entre Londres et Moscou au sujet de l’affaire Skripal, le président évoque désormais ouvertement les « excès » du régime moscovite ; un changement d’attitude qui ne manque pas de faire réagir, en France comme en Russie.
Au Pavillon officiel russe, où se tenait le Salon du livre, la déception se lisait sur tous les visages. L’événement se devait d’être la grande fête des lettres russes. Officiellement, ça l’est toujours. Mais le boycott du président lors de la soirée d’inauguration laisse un goût amer parmi la délégation russe. À commencer par Natalia Soljenitsyne, grande figure morale de la Russie. « La démarche (du président Macron) a peiné plusieurs d’entre nous », a affirmé la veuve de l’auteur de « L’Archipel du Goulag ». Le président français « n’a pas fait ce qu’il fallait et en premier lieu pour la France elle-même », a-t-elle estimé.
« J’avais l’impression qu’il était moins influencé par cette hystérie qui règne dans les médias occidentaux quand il s’agit de la Russie », a ajouté Mme Soljenitsyne.
Signe de la tension croissante entre la Russie et les capitales occidentales après l’empoisonnement en Angleterre d’un ex-espion russe, le président Macron a choisi de ne pas s’arrêter sur le Pavillon russe lors de sa visite de trois heures jeudi soir. « Il était hors de question que je me rende sur un site officiel, nous allons nous concerter dans les prochains jours. Et nous verrons les réponses qu’il convient d’apporter à cette agression sur le sol de nos alliés britanniques », a expliqué M. Macron.
« Par contre je tiens à redire ici combien il est important de poursuivre le dialogue avec les intellectuels, avec les auteurs, avec la société civile, avec les musiciens, avec toutes celles et ceux qui portent la force de ce peuple et qui d’ailleurs parfois s’opposent avec beaucoup de courage contre tous les excès du régime en place », avait-il ajouté.
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