La mesure entre en vigueur le 1er mai et concerne plusieurs artères du centre-ville. Cette décision fait suite aux demandes faites par les commerçants, qui se plaignent de la présence régulière de mendiants, parfois violents et alcoolisés.
Une mesure qui fait débat. La maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré, a signé ce jeudi 25 avril 2024 l’arrêté anti-mendicité qu’elle avait présenté quelques semaines plus tôt. Cette interdiction sera en vigueur du 1er mai au 31 août, « du mardi au samedi, de 8 heures à 20 heures », précise le texte. Une trentaine de rues du centre-ville sont concernées.
« La mendicité dans les rues de l’hypercentre d’Amiens, aux abords des commerces, de manière continue et statique, constitue une occupation abusive du domaine public de nature à causer des troubles à l’ordre public en générant des attroupements avec parfois de l’alcoolisation », est-il détaillé dans cet arrêté.
Le texte évoque également « les plaintes récurrentes des commerçants ainsi que les interventions multiples des forces de l’ordre pour faire cesser ces troubles à l’ordre public (mendicité agressive, alcoolisation, gêne à la libre circulation des piétons…) ». « Les contrevenants seront poursuivis et réprimés conformément aux lois et règlements en vigueur », prévient l’arrêté.
La maire avait affiché en mars sa volonté de signer cet arrêté « à titre expérimental ». « Parfois, on a des personnes sans domicile qui peuvent être agressives et qui peuvent produire l’effet de chasser les clients des commerces », avait souligné Brigitte Fouré auprès de France Bleu Picardie.
La maire avait également fait part de sa crainte de « voir des personnes qui n’auraient rien à voir avec (sa) ville et qui y arriveraient parce qu’elles seraient chassées de Paris, en particulier », alors que plusieurs élus ont fustigé les déplacements de SDF de la capitale à l’approche des Jeux olympiques. Le maire d’Orléans Serge Grouard (ex-LR) s’était notamment vivement opposé en mars au transfert « en catimini » de migrants depuis Paris, afin de faire « place nette » dans la capitale.
Des associations vent debout
Plusieurs associations se sont plaintes de la mesure, notamment les Maraudes citoyennes amiénoises, qui a lancé une pétition. Elle comptait plus de 3000 signataires dimanche 28 avril au soir. « Mendier n’est pas un plaisir ou une carrière, c’est une façon de survivre », avait notamment fait valoir l’association, à l’origine d’une manifestation à Amiens début avril.
Ce n’est pas la première fois que de tels arrêtés sont pris par des municipalités. Des mesures similaires avaient notamment été prises dernièrement à Strasbourg, La Rochelle, Limoges, Hénin-Beaumont ou encore Besançon. Mais ces initiatives sont souvent retoquées par la justice, qui estime qu’elles sont une atteinte « disproportionnée » à la liberté personnelle.
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