Plus de 1000 personnes sont mortes en Israël suite à une attaque violente et brutale menée par le groupe terroriste islamiste du Hamas.
Les responsables israéliens de tout bord ont condamné ces atrocités et y voient un traumatisme digne du 11 septembre. Il y a peu de raisons de douter que la nouvelle guerre entre Israël et le Hamas entraînera toutes les conséquences géopolitiques que mérite une telle comparaison.
En tête des principales conséquences, le risque d’une nouvelle ère de terrorisme islamique soutenu par des gouvernements.
Les États-Unis ont commencé à envoyer des munitions et d’autres équipements à Israël et déplacent un groupe aéronaval en Méditerranée orientale pour soutenir Jérusalem.
Les responsables de la Maison Blanche affirment qu’il n’est pas prévu que les États-Unis s’impliquent directement dans cette nouvelle guerre. Le groupe aéronaval, disent-ils, est là pour mettre en garde les autres nations et leur demander de ne pas s’engager dans le combat.
Cependant, cet avertissement à lui seul souligne ce qui différencie ce moment, en termes de portée et de gravité, de tous les épisodes de violence précédents entre le Hamas et Israël.
Israël est au bord du précipice. Violenté par des terroristes islamistes, le pays est également entouré de nations qui pourraient choisir à tout moment de soutenir les terroristes si elles estimaient que cette décision aurait pour effet de submerger et, en fin de compte, de détruire Israël.
En d’autres termes, si Israël faiblit dans sa riposte contre le Hamas, le Moyen-Orient pourrait entrer dans une nouvelle ère d’islamisme exacerbé et d’extrémisme violent, comme celle qui a suivi le 11 septembre 2001. Cette fois, cependant, les nations du monde arabe ne resteront pas en retrait.
Une sauvagerie digne de DAECH
Il ne fait aucun doute pour les responsables que quelque chose a fondamentalement changé.
Le Hamas est une organisation terroriste qui prône la destruction absolue d’Israël depuis plus de 30 ans.
Il y a eu des attaques, des guerres même, mais ces vagues de violence ont toujours mis en évidence l’existence d’une certaine entente entre Israël et les terroristes du Hamas, la détente étant la norme. La coexistence pacifique, aussi lointaine soit-elle, était envisageable.
Les similitudes entre la nouvelle guerre du Hamas et la barbarie affichée par Al-Qaïda et l’État islamique au cours des dernières décennies suggèrent cependant quelque chose de différent, quelque chose de plus sombre et de durable.
C’est une différence dont les États-Unis ne sont que trop conscients.
Un haut responsable de la défense américaine a déclaré à la presse, sous couvert d’anonymat, que le Pentagone était conscient de cette « sauvagerie digne de DAECH », qui distingue ce conflit de tous ceux qui l’ont précédé.
« Je tiens à différencier cette situation des autres conflits entre Israël et le Hamas à Gaza », a ajouté le responsable.
« C’est différent. C’est sans précédent. Des militants du Hamas arrivent en Israël, assassinent des enfants devant leurs parents, font régner la terreur sans discrimination lors d’un festival de musique, brûlent des maisons entières alors que les familles sont réfugiées dans les bunkers. »
En effet, le carnage laissé par le Hamas ne ressemble pas aux échanges habituels de roquettes au milieu de la nuit.
Il a fallu près de 48 heures aux forces de défense israéliennes pour reprendre le contrôle du territoire que le Hamas avait si brusquement envahi. Ce qu’elles ont découvert a bouleversé de nombreux Israéliens.
Il y a eu la soirée dansante au cours de laquelle les terroristes du Hamas auraient assassiné plus de 250 jeunes gens, violé des femmes et pris d’autres personnes en otage pour les utiliser comme monnaie d’échange ou pour filmer leur assassinat et les diffuser en ligne. Puis il y a eu des personnes âgées, exécutées dans la rue alors qu’elles attendaient à un arrêt de bus. Ailleurs, des familles entières ont été brûlées vives dans leurs maisons alors qu’elles tentaient de s’abriter du chaos.
Cette barbarie a modifié la perception de la menace en Israël.
Le Hamas n’est plus considéré comme une menace sporadique pour la paix et la stabilité. Il s’agit d’une menace existentielle qui pèse plus lourdement sur l’esprit de nombreux Juifs.
Yigal Carmon, fondateur du groupe de réflexion sur les médias au Moyen-Orient, a exposé cette menace.
« C’est ainsi qu’opéraient les Einsatzgruppen, les escadrons d’extermination rattachés à l’armée nazie. Ils capturaient les Juifs dans les villes, les villages et les rues, et les tuaient », a rappelé M. Carmon à l’édition israélienne d’Epoch Times.
« Hier, j’ai parlé avec mes filles. Je leur ai dit : ‘Dites-vous que vous êtes au milieu de l’Holocauste et que les nazis tirent.’ Ce sont des scènes nazies. C’est terrible. »
L’Iran semble coordonner les attaques contre Israël
Peu d’experts ou de décideurs politiques pensent que le Hamas a pu mener une telle attaque de son propre chef.
Au total, plus de 1000 terroristes sont entrés en Israël. Ils ont utilisé des drones pour attaquer et neutraliser les tours d’observation israéliennes, ont reçu un soutien informatique massif de l’étranger et avaient déjà tiré des milliers et des milliers de roquettes de Gaza sur Israël.
De nombreux doigts pointent vers l’Iran, dont le régime islamiste appelle à la destruction d’Israël depuis des décennies et qui s’est engagé avec la Chine et la Russie dans une campagne plus large visant à saper et à transfomer l’ordre international actuel.
« Il y a une main derrière tout cela, et c’est l’Iran », a déclaré Michael Doran, membre de l’Institut Hudson, un groupe de réflexion conservateur, lors d’une conférence le 9 octobre.
M. Doran a souligné que l’Iran cherchait avant tout à détruire la normalisation des relations israélo-saoudiennes, qui a commencé avec les accords d’Abraham conclus sous l’égide de Trump.
L’administration Biden a largement mis fin aux politiques adoptées par Trump à l’égard de l’Iran, choisissant d’éliminer certaines sanctions et de ressusciter les politiques de la présidence d’Obama dont l’objectif était d’utiliser la négociation pour convaincre l’Iran de ne pas se doter d’armes nucléaires.
Ces efforts ont abouti à la libération de cinq prisonniers américains détenus en Iran en septembre, lorsque l’administration Biden a débloqué plus de 6 milliards de dollars d’avoirs gelés pour les restituer à l’Iran.
À cette fin, M. Doran a indiqué que les États-Unis doivent apparaître comme un risque réel pour l’Iran s’ils veulent empêcher que la guerre du Hamas contre Israël n’engloutisse tout le Moyen-Orient.
« Si nous craignons que le soutien américain à Israël faiblisse avec le temps, nous pouvons être sûrs que le monde islamique va se montrer de plus en plus remonté », a-t-il ajouté.
« Il est très important pour les États-Unis qu’Israël soit considéré comme victorieux. Car si ces actes terroristes semblent apporter des victoires au Hamas et à l’Iran, nous ne ferons qu’inviter de plus en plus de situations similaires et, tôt ou tard, elles impliqueront directement les forces américaines. »
Le 9 octobre, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré à la presse que l’Iran s’était rendu complice des violences, mais que la Maison-Blanche n’était pas en mesure de corroborer les informations établissant que le régime était directement impliqué.
Les États-Unis s’efforcent de maîtriser la menace libanaise
On craint également de plus en plus qu’une attaque soutenue depuis le Liban, au nord d’Israël, n’épuise les ressources de la nation en difficulté et n’attire à son tour le soutien des djihadistes de toute la région.
À cette fin, le Hezbollah, une organisation terroriste établie au Liban, lance des roquettes sur le nord d’Israël, tandis que les terroristes du Hamas attaquent depuis le sud-est.
Selon Can Kasapoglu, membre du groupe de réflexion Hudson Institute, une attaque de plus grande envergure menée à partir du Liban pourrait donner vie aux pires craintes d’Israël.
« Le scénario cauchemardesque pour Israël a toujours été une guerre sur plusieurs fronts », a-t-il souligné.
« Nous ne devrions exclure aucun scénario faisant intervenir le Hezbollah libanais qui verrait là une opportunité à saisir pour en tirer profit. »
À cette fin, M. Kasapoglu a expliqué que même de petites attaques pourraient avoir un impact considérable, car elles détourneraient des ressources militaires israéliennes qui pourraient autrement être utilisées pour affronter le Hamas à Gaza.
Le responsable américain de la défense susmentionné a également reconnu qu’il était préoccupé par l’endiguement de la menace libanaise, affirmant que les États-Unis s’efforçaient d’empêcher la violence de se propager.
« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que le Hezbollah prenne la mauvaise décision et choisisse d’ouvrir un second front dans ce conflit », a déclaré le fonctionnaire.
« Nous travaillons avec Israël et avec nos partenaires dans toute la région pour contenir cette situation à Gaza. »
Arabie Saoudite : Le joker
L’Arabie saoudite, qui cherche depuis longtemps à s’affirmer comme la nation la plus puissante du Moyen-Orient, est sans aucun doute le joker de ce conflit.
Steven Cook, membre du groupe de réflexion Council on Foreign Relations, a souligné que l’attaque du Hamas visait, au moins en partie, à saper les relations naissantes entre l’Arabie saoudite et Israël.
« Les Saoudiens étaient une cible », a-t-il ajouté.
« Je pense qu’il est clair qu’un effort destiné à saper la dynamique de normalisation [est] en cours dans la région. Les Iraniens ont été clairs à ce sujet et le Hamas n’a évidemment pas intérêt à ce que les relations entre Israël et l’Arabie saoudite se normalisent. »
Sur ce point, toutefois, M. Cook a fait remarquer que la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite n’a jamais été bien accueillie par le peuple saoudien, mais qu’elle a été poursuivie par les dirigeants nationaux pour des raisons qui leur sont propres.
La poursuite de la normalisation dépendra donc largement de la brutalité des représailles d’Israël contre le Hamas à Gaza et de l’impact de cette réaction sur l’opinion publique en Arabie saoudite.
« Il n’y a pas si longtemps, des téléthons étaient organisés en Arabie saoudite pour soutenir les kamikazes du Hamas », a rappelé M. Cook.
« Je pense que la question de savoir si [la normalisation] va s’arrêter complètement dépendra beaucoup de la réponse des Israéliens à la crise dans la bande de Gaza. »
Le Qatar et la Chine rivalisent d’ingéniosité
Deux autres puissances se tiennent à l’écart du conflit, et toutes deux entretiennent des relations tendues avec Israël et les États-Unis.
Le Qatar, situé dans la péninsule arabique, abrite la plus grande base militaire des États-Unis au Moyen-Orient. C’est également le lieu de résidence des principaux dirigeants du Hamas et l’un des principaux États exportateurs du terrorisme islamique. Lorsque l’administration Biden a débloqué 6 milliards de dollars pour l’Iran le mois dernier, l’argent a été transféré sur des comptes bancaires au Qatar.
Le Qatar dispose également d’un représentant dans la bande de Gaza et, à la suite de l’invasion brutale d’Israël par le Hamas le 7 octobre, le régime a publié une déclaration affirmant qu’Israël était responsable.
À des milliers de kilomètres de là, les dirigeants communistes chinois cherchent eux aussi à tirer parti du chaos.
Le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine en tant qu’État à parti unique, a publié une déclaration dans les heures qui ont suivi l’attaque du Hamas, exigeant qu’Israël reconnaisse une Palestine indépendante et cesse de se battre avec les « parties concernées ».
Pour sa part, le PCC s’est ouvertement aligné sur les dirigeants iraniens et russes dans un effort visant, selon lui, à établir un ordre mondial multipolaire qui évincerait les États-Unis et l’ordre international qu’ils dirigent.
À cette fin, le soutien apparent du régime aux terroristes du Hamas semble moins viser le rétablissement de la paix que l’acquisition d’une influence au Moyen-Orient en attisant l’islam radical contre l’Occident.
Compte tenu de l’ampleur des enjeux et du nombre d’acteurs qui se disputent l’influence et le pouvoir, il n’y a pas de voie à suivre pour Israël qui ne comporte pas un grand nombre de risques.
Comment Israël évalue ce risque, et quel soutien les États-Unis vont lui apporter à cette occasion, peut déterminer si l’ensemble du Moyen-Orient va de nouveau éclater dans une violence théocratique.
Si Israël fait usage d’une force excessive à Gaza, les radicaux chercheront à se venger. Si la force déployée est insuffisante, Israël sera pris pour cible, encore et encore, face à cette faiblesse présumée. Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que le sort du Hamas ne sera pas l’unique enjeu de cette nouvelle guerre.
Dor Levinter et Emel Akan ont apporté leur collaboration à la rédaction de cet article.
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