Depuis des années, le Parti communiste chinois (PCC) utilise ses médias officiels pour faire connaître la Chine et la « voix du Parti » sur le marché international. L’un de ses organes de propagande à l’étranger, le China Daily, peut sembler être un organe d’information légitime et performant, mais les documents financiers indiquent qu’il est principalement financé par le PCC et qu’il n’a pas d’abonnés ni de revenus véritables. En outre, la diffusion du journal en Occident diminue en raison du scepticisme croissant à l’égard de la Chine et de ses informations manipulées.
Fondé en 1981, le China Daily est un quotidien de langue anglaise dont le siège se trouve à Pékin. Il appartient au département central de la propagande du PCC et est supervisé par le bureau d’information du Conseil des affaires d’État. Le journal possède des succursales dans la plupart des grandes villes du monde, mais contrairement à d’autres organes de presse internationaux, la majeure partie de ses revenus d’exploitation ne provient pas des abonnements ou de la publicité. Les coûts de fonctionnement du journal sont largement financés par le PCC en tant qu’investissement et le retour attendu n’est pas le profit mais la diffusion de la propagande communiste.
Le China Daily se vante sur son site officiel de « collaborer avec les principaux médias de plus de 20 pays dans le monde pour publier son encart « China Watch« ». L’encart est identifié comme une publicité payante et intégré dans des publications qui touchent plus de cinq millions de « leaders d’opinion et de lecteurs haut de gamme, dont des hommes politiques, des hommes d’affaires et des universitaires ». Le China Daily décrit ces médias étrangers comme des « partenaires solides ».
Les encarts de China Watch sont conçus pour paraître neutres et intéressants. Mais une fois l’attention du lecteur captée, l’encart change subtilement pour décharger la propagande du PCC.
Par exemple, en novembre 2021, un encart de China Watch dans le Time Magazine comprenait quatre pages de rapports flatteurs sur l’image de la Chine et les politiques du PCC. On pouvait y lire : « Le mont Fanjing attire les touristes grâce à ses paysages charmants ». Puis, plus loin, « Les entreprises étrangères font confiance à la résilience » et s’attendent à obtenir de plus grands dividendes de développement en Chine. Un encart paru dans USA Today en juin de l’année dernière affirmait que lorsque le dirigeant chinois Xi Jinping avait visité une école américaine en 2015, « il avait laissé une marque indélébile sur ses élèves ».
Vraies nouvelles ou relations publiques coûteuses ?
Compte tenu de l’orientation de China Watch en faveur du régime chinois, la question se pose de savoir si China Daily est un véritable organe d’information ou simplement le service de relations publiques du PCC. Il semble que ce soit le cas puisque la faible position financière du journal n’a pas dissuadé le PCC de continuer à payer ses factures.
Les rapports financiers remis par le China Daily au ministère américain de la justice en 2022 ont confirmé que l’organe de presse n’était pas rentable. Néanmoins, il continue à fonctionner malgré des coûts élevés et de faibles revenus.
Les deux rapports semestriels (du 1er novembre 2021 au 30 avril 2022 et du 1er mai au 31 octobre 2022) montrent que les revenus du journal se sont élevés à 10,69 millions de dollars l’année dernière, dont 97 % provenaient de ses propriétaires à Pékin. La publicité n’a représenté que 248 000 dollars de revenus et les abonnements n’ont rapporté que 41 000 dollars. Sur la base d’un abonnement annuel de 120 dollars, cela signifie qu’il n’y avait que 341 abonnés en 2022.
En examinant le rapport pour la seule édition américaine du China Daily, on constate que seulement 0,4 % de ses revenus proviennent des abonnements et seulement 2,3 % de la publicité. À titre de comparaison, le rapport annuel 2022 du New York Times indique que 67 % de ses revenus proviennent des abonnements et 23 % de la publicité.
Sans le financement continu du PCC, le China Daily ne pourrait pas exister ni couvrir ses dépenses. De mai à octobre de l’année dernière, le China Daily a dépensé 1,24 million de dollars pour la publicité, 1,16 million de dollars pour l’impression, 1,11 million de dollars pour l’expédition et la distribution, et 287 000 dollars pour le marketing. Moins de 72.000 dollars ont été consacrés aux frais de gestion et moins de 605 000 dollars ont été utilisés pour rémunérer ses employés américains.
Des partenaires qui diffusent de la propagande
Selon les documents du bureau de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA), le China Daily imprime et distribue son China Watch en faisant appel à de multiples médias et sociétés d’impression dans le monde entier. Parmi les entreprises impliquées dans la diffusion de la propagande du journal figurent le Los Angeles Times, le SF Bay Area Printing Services, le Sun Sentinel de Miami, le Metroland Media de Toronto, Hawaii Hochi, le Boston Globe, le Houston Chronicle, le Chicago Tribune, le Seattle Times, le Sao Paulo Jornal da Tarde du Brésil et le Walton Press d’Atlanta.
Les dossiers du FARA indiquent également que les dépenses du China Daily aux États-Unis sont montées en flèche, passant d’un demi-million de dollars au premier semestre 2009 à plus de 5 millions de dollars tous les six mois depuis le second semestre 2019. Mais malgré ces dépenses, il se pourrait qu’elles ne produisent plus les résultats espérés par le PCC.
Diminution de la distribution
Le China Daily est apparemment confronté à des problèmes de distribution et a perdu des partenaires de premier plan comme le New York Times et le Washington Post. Le site web officiel du journal ne mentionne plus les « divers partenariats avec plus de 40 organisations médiatiques mondiales ».
Dans une publication intitulée « Notice on Further Improving the Distribution of China Daily » (Avis sur l’amélioration de la distribution du China Daily), le bureau d’information du Conseil d’État chinois déclare clairement que « le China Daily est l’un de nos outils importants pour mener une propagande à l’étranger ». Mais la réduction de la distribution du journal n’est qu’un des nombreux problèmes auxquels le PCC est actuellement confronté.
Ces dernières années, le PCC a semé le chaos dans le monde avec la pandémie de COVID-19, a soutenu la Russie dans son invasion de l’Ukraine et est maintenant soupçonné de lancer des ballons espions dans le monde entier. Selon un sondage Gallup publié le 7 mars, le PCC a dépassé la Russie en devenant « l’ennemi numéro un » aux yeux des Américains, ce qui rend de plus en plus difficile pour le PCC d’influencer l’Occident par ses coûteux efforts de propagande à l’étranger.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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