La purge politique menée par le dictateur chinois Xi Jinping à l’encontre des hauts responsables de l’armée et du ministère de la défense continue de faire parler d’elle. Des chefs militaires haut placés ont été démis de leurs fonctions les uns après les autres, pour cause probable de « corruption ». En coulisses pourtant, nombreux sont ceux qui y voit une manifestation des guerres que se livrent les différentes factions dirigeantes du PCC, Xi Jinping ne tolérant aucune critique à l’égard de ses politiques et stratégies militaires.
Au moins trois des six membres de la Commission militaire ont tout simplement disparu de la scène publique. Pour qui connaît les habitudes du Parti communiste chinois (PCC), ces « disparitions » sont probablement dues à des révocations orchestrées par le régime.
Disparition du ministre de la défense du PCC
Le 7 septembre, on a appris que Li Shangfu, le ministre de la défense, était visé par des enquêtes liées à des « soupçons de corruption ».
Le 4 septembre, la commission militaire a annoncé que M. Li avait fait l’objet d’une mesure disciplinaire appelée « rétention en garde à vue ». M. Li lui-même était absent de la réunion. L’incident a été relaté dans les médias occidentaux.
Cai Shenkun, un commentateur indépendant, explique que « la purge de Li Shangfu implique que Xi Jinping a commencé à purger les ‘princes’, c’est-à-dire la deuxième génération des chefs militaires du PCC », les princes étant les descendants d’anciens dignitaires du Parti.
Ces pratiques de népotisme sont extrêmement courantes au sein du Parti. Toutefois, les événements récents montrent que la confiance entre Xi Jinping et ces responsables du régime s’est dégradé.
Li Shangfu est le fils de Li Shaozhu, un vétéran de l’Armée rouge et ancien commandant militaire. En octobre 2022, il a été promu par M. Xi membre de la Commission militaire centrale lors du 20e congrès du PCC.
Selon plusieurs sources, il a été arrêté et a ensuite dénoncé plus d’une douzaine d’autres hauts fonctionnaires de l’administration de l’armement. Après sa disparition, un autre officiel, Zhang Youxia, premier vice-président de la Commission militaire, a soudainement lui aussi disparu. Selon certaines sources, il serait actuellement assigné à résidence.
Discipliner le « disciplinateur »
Le 18 septembre, un autre officiel du Parti, Zhang Shengmin, membre de la Commission militaire et secrétaire de la Commission d’inspection de la discipline, a été purgé.
Il était pourtant secrétaire de deux commissions importantes, et était considéré comme un soutien de taille de Xi Jinping.
Les commissions dont il avait la responsabilité sont un rouage important de l’armée chinoise, et jouissent d’une certaine indépendance, par rapport à d’autres bureaux. Si même le chef de la commission chargée de l’inspection disciplinaire, qui plus est proche de Xi Jinping, devient à son tour la cible des purges, alors l’instabilité au sein de l’armée chinoise est sans doute plus grande qu’on ne le pense.
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