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Angela Merkel obtient un répit à la chancellerie

décembre 8, 2018 13:27, Last Updated: décembre 8, 2018 13:29
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La victoire à l’arraché d’une proche d’Angela Merkel pour diriger le parti conservateur allemand renforce les chances de la chancelière de rester en poste jusqu’en 2021, même si de gros écueils l’attendent l’an prochain. L’Union chrétienne-démocrate (CDU) a porté vendredi à sa tête la Sarroise Annegrett Kramp-Karrenbauer (AKK), 56 ans, lors d’un congrès historique qui se termine samedi à Hambourg et marque la fin des 18 ans de règne d’Angela Merkel.

Ce poste lui ouvre à terme les portes de la chancellerie.

Le plan fomenté par la chancelière s’est donc réalisé, soulignent les médias allemand. Même si sa protégée a remporté le poste avec seulement 35 voix d’avance sur Friedrich Merz, un anti-Merkel déclaré, partisan d’un net virage à droite du plus grand parti d’Allemagne. Celle qu’on surnomme « Mini Merkel » endosse globalement la ligne centriste de la chancelière. Elle « va certes la contredire ça et là. Mais elle ne va pas fondamentalement lui compliquer la tâche à la tête du gouvernement », estime le quotidien Süddeutsche Zeitung.

« Personne ne croyait vraiment qu’un duo Merz/Merkel aurait pu travailler dans l’harmonie », pointe Der Spiegel. Si Angela Merkel, 64 ans, a dû céder les rênes de son parti après deux élections régionales très décevantes en octobre, elle tient mordicus à boucler son quatrième et dernier mandat, qui s’achève en 2021. « Je ne pense pas qu’Angela Merkel se soit affaiblie, au contraire, elle peut continuer de gouverner en tant que chancelière », indique à l’AFP Matthias Middelberg, délégué CDU de Hannovre au congrès de Hambourg.

Celle que le magazine Forbes a de nouveau récemment sacrée la femme la plus puissante du monde pourrait n’avoir toutefois obtenu qu’un sursis. Car de nombreux obstacles demeurent jusqu’en 2021 qui pourraient mettre prématurément un terme à la fragile alliance gouvernementale qu’elle a mise sur pied cette année avec le parti social-démocrate. Une coalition agitée en quasi-permanence de crises.

En Allemagne on ne la voient ainsi pas survivre aux élections européennes de mai 2019

Beaucoup en Allemagne ne la voient ainsi pas survivre aux élections européennes de mai 2019, si les partis traditionnels -CDU et SPD- sont de nouveau sanctionnés. Elle pourrait aussi devoir partir au plus tard à l’automne après des scrutins dans trois Etats régionaux de l’est, tous des bastions de l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Le grand parti conservateur, attaqué à la fois sur sa droite et au centre, par les Verts, ne recueille plus qu’entre 26 et 28% dans les intentions de vote. Son partenaire du SPD est dans un état encore pire. Les conservateurs, déjà affaiblis, avaient rassemblé encore 33% des voix, lors des législatives de 2017 marquées par l’entrée à la chambre des députés du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne.

Lors de son discours d’adieu, Angela Merkel a lancé vendredi un vibrant appel à l’unité de son parti. Car la campagne des dernières semaines pour sa succession a avivé les tensions entre courants. Et la courte victoire d’« AKK » face à son rival Friedrich Merz augure de lendemains compliqués.

L’intéressée a fait un premier geste samedi en direction des partisans d’une droitisation du parti, en nommant l’un de leurs représentants, le chef de l’organisation des Jeunes chrétiens-démocrates, Paul Ziemiak, au poste de numéro de deux de la CDU. Elle a aussi déjà en partie durci sa position sur  la politique migratoire, afin de bien se démarquer d’Angela Merkel. Elle a même plaidé pour l’expulsion des Syriens reconnus coupables d’actes criminels.

Une manière pour la CDU de tenter de reconquérir une partie des électeurs votant pour l’extrême droite depuis l’arrivée de plus d’un million de réfugiés dans le pays en 2015 et 2016. « Kramp-Karrenbauer ne pourra maintenir l’unité de la CDU que si elle remporte des succès, en particulier dans le combat contre l’AfD », souligne Der Spiegel. Et si elle échoue, la CDU entrera dans une période de turbulence qui pourrait conduire à sa scission.

D.C avec AFP

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