Après un échec à son examen, un étudiant de l’Essca – grande école de commerce d’Angers – a saisi le juge des référés du tribunal judiciaire de la ville. Il ne compte pas redoubler, car il considère qu’il a été victime d’erreurs dans une épreuve.
En raison du confinement à la suite de la pandémie de coronavirus, l’étudiant a dû repasser trois des huit modules de son master 1, rapporte Ouest-France. Alors qu’il passait l’épreuve en Finance d’entreprise 1, « au dernier moment, il s’est rendu compte qu’il n’avait pas les réponses », précise son avocat, Me Arnaud Bernard, ce jeudi 17 septembre. Il s’agissait d’un questionnaire à choix multiples (QCM). L’étudiant décide alors de saisir le juge des référés du tribunal judiciaire d’Angers.
Une notation pourtant adaptée
L’avocate de l’école, Me Florence Rouillon-Lechère, explique au sujet de cette erreur dans le QCM que « cela a été relevé par les élèves. L’Essca ne conteste pas. Elle a adapté sa notation pour que les étudiants ne soient pas préjudiciés ». En effet, l’un des QCM a été noté sur 15 au lieu de 20, et un groupe de questions a été annulé, ce dont se plaint l’étudiant, qui a perdu un temps précieux lors de cette épreuve. « Le bloc entaché d’erreurs comptait pour sept points. Il s’est logiquement concentré sur les questions qui comptaient le plus de points », souligne Me Arnaud Bernard.
Angers. Son examen entaché d’erreurs, un étudiant de l’Essca refuse de redoubler et saisi la justice https://t.co/CtFLTL9prF
— Ouest-France (@OuestFrance) September 17, 2020
Mais pour valider son année, l’étudiant doit impérativement passer les huit modules en obtenant une note minimale de 10 sur 20 sur chaque module. L’avocate de l’Essca stipule d’ailleurs que l’élève a eu connaissance des modalités pour passer en année supérieure dans « un guide de l’étudiant » ainsi qu’avec une « présentation orale ». L’avocat de l’étudiant réfute cela et déclare : « Il a découvert la situation. Il n’y a pas eu de communication de la part de l’Essca. »
Une question d’argent ?
Me Rouillon-Lechère estime que cet étudiant cherche à obtenir « un traitement de faveur » et qu’il « se considère comme un bouc émissaire ». Elle souligne également que « tous les étudiants ont eu le même temps avec les mêmes questions et les mêmes erreurs. Il n’y a que lui qui ne s’en est pas sorti ». Pour mieux comprendre sa situation, l’élève aurait aimé connaître le système de notation qui lui a été appliqué. Mais « l’Essca ne communique pas le PV du jury de délibération. Ce qui aurait permis de lever tout doute », précise encore le journal.
Me Arnaud Bernard aborde également la question financière et renchérit : « Le diplôme de master 2, c’est cinq ans, ça coûte 50 000 €. Ses parents se portent garants. Mais les échéances commencent à courir au bout de la cinquième année. Il va devoir commencer à rembourser alors qu’il sera toujours scolarisé. »
Cependant Me Florence Rouillon-Lechère reste intransigeante, car « repasser l’examen est contraire au règlement intérieur de l’école ». Elle conseille à l’étudiant de renégocier son prêt, ou de « profiter de cette année pour travailler ». La justice rendra sa décision sur cette affaire au 1er octobre prochain, conclut Ouest-France.
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