Angleterre : les présentoirs d’Epoch Times toujours plus vandalisés

L'équipe dirigeante a fait état d'une recrudescence des vols et des dégradations des journaux, dans un contexte d'inquiétude quant au contrôle exercé par le PCC sur la diaspora chinoise

Par Lily Zhou
26 mai 2024 17:25 Mis à jour: 2 juin 2024 19:51

Les manœuvres de sabotage de l’édition chinoise Epoch Times, l’un des rares journaux en langue chinoise à ne pas être contrôlé par le Parti communiste chinois (PCC), se sont encore intensifiées au cours de l’année écoulée, selon le personnel du journal au Royaume-Uni.

Cette situation survient après la publication par Amnesty International d’un rapport indiquant que les étudiants chinois et hongkongais de huit pays, dont la Grande-Bretagne, ont été contraints de s’autocensurer par crainte de répercussions de la part du régime chinois.

Au cours des deux dernières décennies, l’édition chinoise d’Epoch Times a fait l’objet de sabotages constants, notamment des vols de journaux, des incendies criminels et des actes de vandalisme contre des présentoirs du journal papier. Certains suspects ont été arrêtés et au moins une femme au Canada a été condamnée par un tribunal à payer une compensation pour le vol de journaux.

À Hong Kong et aux États-Unis, des employés ont également été victimes d’agressions violentes et des presses d’imprimerie ont été détruites.

Mme Guihua Li, directrice d’Epoch Media UK, a constaté que le problème particulièrement « préoccupant » du vol de journaux s’était aggravé au cours de l’année écoulée et qu’un certain nombre de ses homologues dans d’autres pays avaient soulevé le même problème, ce qui laisse supposer une coordination de la part du PCC.

Vols, incendies criminels et vandalisme

Au Royaume-Uni, les journaux disparaissent souvent à un rythme inhabituel, selon le personnel de Londres, Cambridge, Liverpool et Glasgow.

Emily Li, chef de bureau à Epoch Times de Londres, a précisé qu’elle pensait que les journaux avaient été volés à la fois par des agents du PCC et par des propriétaires de magasins qui pourraient avoir été influencés par la campagne de diffamation menée par le parti contre la publication.

« Je veux lire Epoch Times, mais je n’ai pas pu en trouver dans vos présentoirs », a écrit dans un mail en 2023 un lecteur du Royaume-Uni, dénonçant le fait que les supermarchés utilisaient les journaux comme emballages gratuits et comme du papier à usage multiple.

Selon Mme Emily Li, au début du mois, 700 exemplaires d‘Epoch Times ont disparu en une seule journée du quartier chinois de Londres, alors que la quantité aurait dû durer quatre à six jours.

À Liverpool, d’autres journaux ont également été volés, tandis qu’à Glasgow, des lecteurs ont signalé qu’Epoch Times était la cible, selon le personnel.

À Cambridge, les présentoirs mobiles de journaux situés près de l’université de Cambridge ont été à plusieurs reprises brisés, vandalisés ou incendiés.

Chen Ping, qui distribue des journaux à Cambridge, a signalé qu’il y avait eu trois incendies criminels et de nombreux autres incidents au cours desquels les présentoirs avaient été endommagés.

Outre les journaux déchirés ou incendiés, « ils peignent maintenant les présentoirs à la bombe pour recouvrir le nom du journal … ou peignent des mots par-dessus », y compris des jurons en anglais et des slogans chinois tels que « Vive la Chine », selon Chen Ping.

Pris la main dans le sac

Ailleurs dans le monde, les journaux de deux supermarchés près de Seattle, aux États-Unis, ont été volés quatre fois au cours d’un week-end de février 2023. Selon le personnel qui a assisté aux incidents et les a filmés, dans trois des cas, les exemplaires ont été respectivement emportés par piles par un groupe d’afro-américains, une femme caucasienne et un homme d’apparence hispanique, qui ne semblaient pas parler chinois.

En 2022, en Australie, un lecteur a rapporté avoir vu un homme jeter des journaux.

À Toronto, au Canada, un homme a été signalé à la police en août 2023 après avoir pris à plusieurs reprises des exemplaires d’Epoch Times et de Vision Times, une autre publication critique à l’égard du PCC.

Selon Vision Times, un lecteur local a déclaré que l’homme prenait depuis plusieurs années tous les journaux d’Epoch Times et de Vision Times, gardant les premières pages et jetant le reste à la poubelle. Un autre lecteur local a affirmé que l’homme pouvait obtenir un dollar canadien du consulat chinois pour chaque exemplaire qu’il avait pris, selon le rapport.

Epoch Times a contacté l’ambassade de Chine au Canada pour obtenir des commentaires.

Outre le vol et le vandalisme de journaux, des employés d’Epoch Times ont également été victimes de violences de la part de groupes non identifiés, notamment en 2006, lorsque Peter Yuan Li, alors directeur technique, a été attaqué à son domicile d’Atlanta, et en 2021, lorsque la journaliste Sarah Liang a été attaquée à Hong Kong.

Toujours à Hong Kong, les presses d’impression d‘Epoch Times ont été incendiées en 2019 et saccagées par des intrus armés de marteaux en 2021.

L’intensification récente des vols de journaux est intervenue après que les gouvernements et les universités occidentaux ont été mis en garde contre les activités du PCC, notamment la surveillance et le rapatriement forcé d’expatriés et de dissidents chinois.

Au début du mois, Amnesty International a publié un rapport décrivant comment, quelques heures après avoir participé à une manifestation à l’étranger, une étudiante a reçu un appel de son père en Chine, à qui les responsables de la sécurité avaient demandé « de faire comprendre à sa fille […] qu’elle ne doit pas assister à des événements susceptibles de nuire à la réputation de la Chine ».

Par ailleurs, le gouvernement britannique a été instamment prié cette semaine d’envisager la fermeture d’un bureau commercial de Hong Kong à Londres, ce qui semblerait être une « répression transnationale » après les accusations d’espionnage portées à l’encontre de l’un des employés de ce bureau.

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